A chaque fois qu’elle regarde le corps de cet homme, Abigaël est certaine qui manque une morsure quelque part. C’est de sa faute, elle aurait dû se contenter de le mordre au niveau de la gorge et de s’arrêter là. Mais non ! Il avait fallu qu’elle fasse une deuxième morsure puis une troisième, jusqu’à ce qu’elle trouve qu’une sorte de schéma se dessine et qu’elle continue jusqu’à parfaire jusqu’à ce que l’ensemble des traces soient satisfaisante pour la dernière des Rice. C’est dans le pli du coude qu’elle marque une nouvelle fois l’homme quand un raclement de gorge ce fait entendre et vienne l’interrompre. Si la tête se redresse, Abigaël ne se retourne pas encore pour faire face à Hayden. Juste le temps pour elle d’enlever une trace de sang au coin de ses lèvres et elle se retourne quand son frère vient lui parler d’un cadeau. «
C’est vrai ? » Un sourire vient illuminer son visage, au même titre que ses yeux. C’est un infant à Ethan qui vient apporter un autre homme vierge de toutes traces de morsures. Elle se retient de sautiller sur place comme une enfant, Ethan lui a dit d’agir comme tel. Mais si elle arrive à se retenir, il reste quelques loupés. Car, c’est comme une gosse à qui on vient de donner un nouveau jouet, qu’Abigaël brise le cou de l’homme qui se trouvait déjà avec elle. Plus d’intérêt quand un nouveau est venu pour le remplacer. Puis, soyons honnête, il y a quelque chose de grisant de voir cet instant de terreur dans le regard de son cadeau alors qu’il vient de voir son prédécesseur mourir.
C’est autour de ce nouvel homme qu’Abigaël tourne, histoire de le regarder d’un peu plus près. Hayden, de son côté, explique que le centre appartient aussi à Abigaël. Jusque-là, tout va bien. Jusque-là… Parce que voilà qu’elle se fige en posant son regard sur Hayden. «
Des consignes ? » Elle plisse légèrement les yeux en trouvant cela parfaitement injuste. «
Et c’est tout Londres que tu comptes récupérer dans la finalité ? Parce que ça va commencer à devenir très restrictif. » Non ce n’est pas juste. Si elle devait tuer toutes les conquêtes d’Hayden, il n’y aurait plus beaucoup de femmes dans la capitale – oui, il faut toujours exagérer les choses ! Mais lui, bien sûr, il peut parce que c’est un homme et que c’est bien vu d’avoir un certain tableau de chasse. Elle, en revanche, on commence déjà à lui interdire certains vampires. Et, de toute façon, on fait disparaitre les hommes qu’elle approche de trop près. «
Le mieux serait encore d’arrêter de vouloir les tuer et me laisser m’amuser un peu. » Abigaël y va de sa bouille d’enfant triste qui n’a jamais le droit de rien faire et dont l’ennui est insoutenable. Vous voyez cette scène au début de la Reine des Neiges, quand Anna se retrouve à monter sur le lit d’Elsa et se plaint de s’ennuyer alors que le jour l’a déjà réveillé ? Les graphistes auraient pu prendre exemple sur la tête d’Abigaël pour cette scène parce que c’est un peu près celle qu’elle sert à Hayden.
Le cadeau d’Hayden commence à perdre de son intérêt. Ça sent le cadeau empoisonné, celui qui n’est pas vraiment là pour la remercier mais plutôt pour annoncer quelque chose qui ne va pas lui plaire. Une sensation qui se renforce quand Hayden va s’asseoir pour dire qu’ils doivent parler de ce qu’il s’est passé. Abigaël boude et croise les bras. «
Je n’aime pas ton cadeau. » Le rythme cardiaque de l’homme incapable de bouger s’accélère considérablement mais, honnêtement, elle s’en fiche et n’y prête même pas attention. Abigaël n’aime pas quand ça semble beaucoup trop sérieux parce que, de manière générale, ça n’annonce jamais rien de bon. Alors elle soupire et vient s’asseoir en face d’Hayden histoire de montrer en semblant de bonne volonté à cette conversation qu’il semble vouloir avoir. «
Tu m’en veux à cause du pari avec Ethan qui le force à aller voir une psy ? » C’est qu’il est très difficile pour elle de retenir ce sourire sur ses lèvres tellement l’idée de voir Ethan parler à une psy l’amuse. Pourtant, Abigaël essaye quand même de se retenir parce que si c’est pour cette raison qu’il lui en veut, sourire ne va pas arranger ses affaires. « Oh, à moins que ce soit à cause de la maison qu’on a fait exploser avec tous les cadavres dedans ? » Elle secoue la tête. «
Non parce que tu n’as pas à t’inquiéter pour cela. Ethan a fait en sorte qu’on pense que c’est quelqu’un d’autre. »
Si ce n’était pas Hayden, Abi ne serait pas aussi bavarde. Mais elle estime que, dans la famille, il n’y a pas de secret à avoir. Elle est loin d’imaginer à quel point ça a pourtant été le cas, même de son vivant. Ce qui est plutôt étrange c’est qu’Hayden a dit vouloir lui expliquer des choses mais que, de son côté, Abigaël continue de croire qu’on va lui faire des reproches. Mais c’est parce qu’elle sait très bien qu’il y a différents points où elle est différente de ses frères et que ce n’est pas toujours apprécié. Mais promis, elle essaye de faire des efforts.
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