home sweet home

Amélia, y a un truc qu’elle déteste dans la vie : les surprises. Les gens normaux, en général, adorent ça. Ils adorent être surpris, adorent avec des cadeaux bien emballés pour deviner ce qu’il y a dedans. Amy, elle n’aime pas. Parce que ça la gêne. C’est con, mais elle ne sait jamais comment réagir face à une surprise. Mentir, quand on aime pas un cadeau, ça craint tellement. Et pleurer parce qu’on l’aime, ça fait passer pour un con. Amy, ça la gêne aussi, parce qu’elle a l’impression de devoir donner quelque chose en retour. Elle adore faire des cadeaux, c’est pas un souci, elle en fait même souvent. Petites attention mignonnes ou rigolotes, elle aime ça. Mais Amy, c’est pas une nana qui roule sur l’or non plus. C’est vrai qu’elle a pu faire des économies depuis qu’elle connaît Ace. Parce qu’ils ne sont pas de grands dépensiers, mais quand même. Le pire, c’est quand la surprise vient d’Ace, justement. Parce qu’avec lui, tout est possible. Le meilleur, comme le pire. Et puis, bêtement peut-être, elle ne veut pas qu’il dépense de l’argent pour elle. Tout simplement parce qu’elle n’a pas besoin de plus que ce qu’elle a déjà, c’est-à-dire lui. Il lui suffit largement. C’est trop romantique et choupichou de le dire, alors elle ne le dit pas. Mais du coup, quand il lui a dit fièrement qu’il a une surprise pour elle, mais qu’elle doit se bander les yeux, Amélia, elle s’est mise à flipper. Elle a tenté de négocier, mais non. C’est donc bandeau sur les yeux qu’elle s’est installée dans la voiture et que Monsieur s’est mis à rouler. Oh, elle a posé des tonnes de questions, a même tenté te tricher. Mais Ace la connaît tellement bien qu’il sait prévoir toutes les conneries et entourloupes de sa Chamane. « Tu m’emmènes à l’aéroport parce que tu nous a réservé des vacances au soleil ? Hein ? C’est ça ? Mais ptin j’suis pas épilée si c’est ça, ça craint ?   » Entre soupirs et rires, Ace n’a rien lâché. Pas une miette d’indice. C’est qu’il est fort à ce jeu là. Amélia, elle aurait vite craqué et aurait lâché le morceau. Mais pas Ace. Lui, il est trop fort. Alors elle a fait des tonnes de propositions. Toujours rien. Et puis ils ont roulé un moment. Trop longtemps d’ailleurs.

Et puis la voiture s’est arrêté. Amy a voulu retirer le bandeau, mais que nenni. Ace l’en a empêché. Il a alors commencé à la guider. Vous avez déjà essayé d’être guidé par Ace ? C’est le bordel ! Lui, il s’en tape, yeux fermés ou ouvert, les a des sens de fous. Amy, sans ses yeux, elle est un peu perdue. Alors, quand il lui dit de lever le pied, il le dit trop tard et Amy manque de se ramasser la figure parterre. Heureusement, Ace a des réflexes de fou. « Si j’avais mes yeux, je ne me casserais pas la figure, je te le rappelle !! » Elle fait de son mieux la belle. Mais elle manque à nouveau de trébucher en grognant. Là, ça va vraiment finir par le plus l’amuser du tout. « Ben si ça t’saoule, je te rappelle que c’est TON IDÉE ! » Ouais, Amy râle. Et Ace râle aussi. Alors il décide de la porter. Pas comme une Princesse, ça serait trop beau. Comme un sac de patate. Et ça le fait marrer, cet idiot. Amélia aussi faut dire, mais elle préfère râler. Et Monsieur se prend pour un des nains de Blanche Neige. Mais qu’il est con ! La surprise a intérêt d’en valoir la peine. Pour le coup, les fesses d’Ace se prennent des coups. Elle essaye même de le mordre, mais sans voir où elle a sa tête, ça devient tout de suite plus compliqué. « Bon Simplet, t’as fini oui !! » Elle se marre la belle. Même si ça lui fait un peu mal aux côtés. Faut dire que deux d’entre elles ont été cassées et que, malgré les soins, la douleur est encore un peu présente. Mais Amy ne dit rien, jamais, parce qu’elle ne veut pas inquiéter Ace. L’Alpha s’en veut suffisamment comme ça, alors qu’Amélia n’a rien à lui reprocher. Autant taire les douleurs et ne pas faire remonter de mauvais souvenirs.

La Chamane abandonne et se fait lourde, bras tombant, sang qui monte au cerveau. Ace la pose, et la belle se dit qu’enfin c’est terminé. Mais non, il la reprend, la repose, encore, et encore. Elle va finir par vomir s’il continue ainsi et ça risque de gâcher a surprise. Amélia se demande vraiment qu’elle est cette surprise. Parce qu’Ace a l’air nerveux et impatient. Jamais elle ne l’avait sentit comme ça alors qu’ils vivent ensemble depuis dix merveilleuses années. Alors elle se dit que c’est un truc qui doit vraiment lui tenir à coeur… Un chien ? Nan, il a déjà accepté Chat, c’est pas mal… Une nouvelle voiture ? Nan, il n’en ferait pas autant. Un bateau ? Stupide, ils n’en auraient pas l’utilité. Un hélicoptère ? N’importe quoi… Amy elle pense à tout, sauf à ce qu’elle s’apprête de découvrir. Elle entend Ace s’agiter à côté d’elle. Figée, droite, les mains croisées devant elle, elle patiente. C’est qu’il commence à la rendre nerveuse. Voilà pourquoi elle n’aime pas les surprises ! « Je suis prête depuis que tu m’as foutu ce bandeau sur les yeux y a mille ans.   » Toujours dans l’exagération, évidemment.

Et le bandeau glisse. Amélia cligne des yeux pour s’habituer à nouveau à la luminosité. Le Surprise résonne dans son dos alors qu’elle découvre, devant elle… Leur nouveau chez eux ? Amélia ne dit rien. Elle est même étrangement silencieuse. C’est pour ça aussi, qu’elle n’aime pas les surprises. Parce que celles qui sont merveilleuses, ça la chamboule de l’intérieur. Elle ne sait pas quoi dire. Elle regarde. La maison en bois. La terrasse. Elle se tourne et boit la dépendance, les arbres, l’herbe humide. Elle voit tout. Elle s’avance, elle recule. Elle observe encore. Amélia, elle sent les larmes qui lui montent aux yeux, elle sent sa gorge se nouer. La belle, elle sent les émotions qui viennent la ravager. Une main sur la bouche, elle se retourne vers Ace. Elle le regarde et elle voit ce doute en lui. « C’est à nous ? C’est pas une blague ?   » Et il confirme que non, ce n’est pas une mauvaise blague. Et, voici pourquoi, encore, elle déteste les surprises… Amélia se met à hurler de joie. Elle saute, partout, comme une gamine qui arrive chez Mickey. Elle pousse des cris stridents, dit des trucs incompréhensibles. Amy, elle est heureuse. Tout simplement. Alors elle saute au cou du loup. Heureusement qu’il en est un, parce qu’ils se seraient ramassés la gueule parterre sinon. Elle le sert. Fort fort fort. Elle s’accroche à son cou et plaque des tonnes de baisers sur ses joues. « On n'a pas les moyens pour ça, t’es un malade !! » Si, ils en ont les moyens. Enfin Ace surtout. Et c’est là que ça va la gêner au fond. Parce que c’est sa maison à lui. Mais pour le moment, ce n’est pas à ça qu’elle pense. Alors elle remet les pieds à terre et attrape la main du loup. « C’est à nous ? Vraiment ? Notre maison ? Avec un jardin immense ? On peut aller voir l’intérieur hein dit ?   » Et de nouveau, Amy pousse des petits cris stridents, excitée comme une gamine. Elle plaque un nouveau baiser bruyant sur la joue du Loup. Diable qu’elle l’aime cet homme !

Amélia ft. @Ace Redfield

Amélia, c’est le genre de nana qui se contente de peu. Son bonheur, au quotidien, c’est Ace. Alors vivre dans un palais, une caravane, sous un pont, dans une grotte, elle s’en contre-fiche, du moment qu’elle est avec Ace. Sa vie d’avant lui était bien, mais sans plus. Comme s’il lui avait manqué quelque chose pour être vraiment heureuse. Avec Ace, tout a changé. Sa vie a réellement pris un sens et de l’importance. Le loup a chamboulé toute son existence. Elle pourrait lui suivre au bout du monde, un sac sur le dos. Elle le ferait oui. Elle l’a fait déjà. Elle recommencera. Mais maintenant, elle sait qu’ils vont rester à Londres. Parce qu’ils ont leur meute. Même si c’est compliqué, même si ça le sera encore, ils ont une meute à eux. Et puis ils ont un chat, rouquin. Et maintenant ils ont une maison… Le truc qu’Amélia n’aurait jamais imaginé. C’est qu’Ace a bien fait les choses dans son dos. À aucun moment elle ne s’est rendue compte qu’il cherchait une maison. C’est une vraie surprise. Une vraie, bonne, surprise. C’est le plus beau cadeau du monde entier aux yeux d’Amélia. Et quand on les voit, là, on se demande encore comment ils font pour ne pas être en couple. Ils ne peuvent se passer l’un de l’autre. Les gens croient forcément qu’ils sont amoureux, même les gens de la meute vont encore plus le croire. Une maison à eux. Juste eux. Une maison ce n'est pas rien quand même, c’est un investissement de fou que font les couples… Alors qu’ils n’en sont pas un. Mais tout ça, Amélia s’en fiche. Elle se fiche des autres. Y a qu'Ace qui compte. Et cette maison… Vue de dehors, elle est magnifique, toute en bois, avec une terrasse toute mignonne. Avec un terrain immense. C’est ça qu’elle aime. Le terrain, la vue, la nature. Elle se sent en harmonie avec les éléments, la faune, la flore. C’est magique. Du coup, ça fait naître la curiosité et l’impatience. Amélia veut visiter la maison. Et Ace est impatient de lui faire visiter leur maison. Notre maison ! Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!!!

La petite puce toute excitée se calme un peu lorsque le loup lui attrape la main pour la tirer vers la maison. La baie vitrée s’ouvre sur un salon et cuisine ouverte. Tout, ou presque, est en bois. C’est tout simplement sublime. Amélia est silencieuse, bouche entrouverte. Elle regarde partout et aimerait tout voir, tout toucher, tout fouiller. Elle voudrait ouvrir chaque placard de la cuisine. Mais Ace semble encore plus impatient qu’elle et l’entraîne encore pour lui faire visiter toutes les pièces. La salle de bains est la pièce suivante. Avec une baignoire. « Hennn j’vais y passer ma vie j’te préviens ! Avec de la mouuuusssseee ! » C’est con, c’est juste une baignoire. Mais ils n’en n’avaient pas encore eu et ça lui manquait. Elle s’y voit déjà, prélassée avec un chocolat chaud, des biscuits, des bougies, de la mousse, de la musique et Ace, qui gueule pour avoir son tour de baignoire. Amélia, encore une fois, elle aimerait toucher à tout. Ouvrir les robinets, les tiroirs, tester la taille de la baignoire en se jetant dedans… Mais Ace continue sa visite, désignant les portes des chambres. Il y en a deux, l’une en face de l’autre. Pas besoin de plus, ils ne sont que deux. Juste eux. Quelque part, ça la rassure qu’il n’ait pas prévu plus de chambre, au moins personne ne dormira dans la maison. Au pire, ils squatteront le canapé. Mais pas de chambre prévue spécialement pour d’autres.

Finalement, Ace s’arrête devant une autre porte qu’il ouvre, en disant que c’est pour elle. Doucement, il pousse la belle dans cette pièce qui se dévoile. Debout au milieu de la pièce, Amélia est silencieuse. Il y a des armoires et étagères, avec des plans de travail et plein d’autres trucs encore. Cette pièce, c’est la sienne. La pièce de la Chamane. Jamais elle n’a eu ça. Ses pots d’herbes traînent toujours partout et elle doit se passer de certains par manque de place. Là, elle a de la place à revendre. Une pièce, pour elle et sa magie, pour préparer tout ce dont elle a besoin pour soigner et protéger. Elle pourra même se faire un autel, pour ses rituels, peut-être même s’installer une table pliante pour les soins, ou un truc comme ça. Cette pièce, elle aurait pu servir à tout. Salle de jeu, dressing, buanderie, peu importe. Mais non. Ace, il en a fait une salle pour elle. Et alors qu’elle lui tourne le dos, elle sent les larmes qui lui montent aux yeux. Voilà aussi pourquoi elle déteste les surprises… Parce que les plus merveilleuses font pleurer. Sans rien dire, elle se jette dans les bras de son loup et se blottie contre lui en reniflant. « Plus jamais t’auras du thé. Jamais jamais jamais. Merci merci merci. J’t’aime tellement.   » Ah oui, ça, c’est sûr, elle l’aime son loup. Comme elle avait jamais aimé avant. Tout ça, c’est tellement pour elle. Personne n’avait jamais fait ça pour la petite Chamane. Personne ne lui a jamais donné autant d’amour et d’attention.

Gênée, elle se décroche de lui, essuie ses yeux. « T’es con, tu m’fais pleurer !   » Mais elle sourit, la belle. Parce qu’elle ne peut pas être plus heureuse que ça. « Cette maison, elle est juste magnifique Ace. C’est tout ce que j’aime. Le bois, la nature. Et le jardin ! T’as vu le jardin ? J’vais avoir mon jardin ... » Trop d’émotions. Elle sent les larmes qui reviennent. « Et puis j’ai vu une cheminée ! Sérieux Ace, cette maison … Elle a dû coûter tellement cher. J’en reviens pas punaise… Et cette dépendance ? C’est pour les cadavres qu’on n'aura pas le temps d’enterrer ? » Elle rigole, elle sait bien que ça doit certainement être pour la meute. Parce qu’il leur faut un endroit pour ça. « Montre moi, ensuite tu me laisses TOUT regarder… Oh mais eh, on est où d’ailleurs ? Dans le Sud du coup ? Et Chat… On prend Chat avec hein ? On ne l'abandonne pas ?! » Parce que bon, c’est juste impensable pour elle de laisser Chat, de partir sans lui. Sans attendre qu’il réponde, il n’aura qu’à le faire en marchant, Amy attrape la main du loup pour rejoindre l’extérieur. Elle se trouve son chemin dans la grande maison et tous deux se retrouvent finalement dans le jardin. Tout ça n’est pas un rêve, elle s’en rend compte. Et si quelques côtes pétées, c’est le prix à payer pour ça, elle veut bien souffrir encore un peu.

Amélia ft. @Ace Redfield

Heureusement, Amélia n’est pas du genre à être effrayée par le changement. Parce qu’elle et Ace en vivent tout de même pas mal ces derniers mois. Entre l’installation à Londres, son nouveau travail avec Jodie, Chat, la meute, son kidnapping et maintenant la maison ! Faut avouer que ça fait quand même beaucoup. Et cette maison, c’est un peu le clou du spectacle, la cerise sur le gâteau. Amy va avoir du mal à réaliser. Et en même temps, ça va lui faire bizarre de quitter leur petit appartement si mignon. Et puis Mamie-foldingue aussi ! Mais tout ça, Amy n’y pense pas. La seule chose qu’elle désire, c’est visiter. Découvrir cette maison qu’Ace a acheté. Même gamine elle n’avait pas eu la chance de vivre dans une si jolie maison. Ses parents n’avaient jamais eu des tonnes d’argents, vivant avec le minimum tout en étant heureux. Jamais Amy ne s’en était plainte d’ailleurs. Mais une maison, avec un beau jardin, de l’espace, elle en a toujours rêvé. Ce rêve vient de devenir réalité grâce à Ace. C’est juste un truc de dingue. Alors, pas étonnant qu’elle soit dans cet état, entre euphorie et excitation, avec des larmes de joie qui coulent de ses yeux. Parce qu’elle est si heureuse la belle. Ce moment représente une sorte de concrétisation. Une meute, une maison, un chat et Ace. Que peut-elle demander de plus dans cette vie ? Elle a tout ce qu’il lui faut. Parce qu’évidemment, Amy ne s’imagine pas avec un mari et des enfants. Non. Du tout. Sa vie, elle l’imagine avec Ace, encore et toujours. Il n’y a que lui qui compte et franchement personne ne saurait lui faire autant plaisir. Personne ne pourrait la connaître aussi bien. Ace, quand il fait quelque chose pour elle, quand il lui offre quelque chose, même une simple tablette de chocolat, il sait toujours le truc qui fera vraiment plaisir. Alors cette maison est juste parfaite. À croire qu’elle a été faite pour elle. C’est ce qu’elle commence à se dire quand elle le tire pour continuer la visite… Elle se dit que cette maison, elle est pour elle. Pour eux, ok, mais c’est comme si Ace avait tout pensé pour qu’elle y soit parfaitement heureuse, pour que tout soit là pour elle. La pièce particulière, le jardin, l’espace de vie, la nature… Tout est là pour qu’elle puisse profiter des éléments et de sa magie. Alors pour ça, il mérite bien de ne plus boire de thé pendant un moment. Elle trouvera un autre moyen de lui faire bouffer des plantes ! Avec autant d’espace, elle pourra faire pleins de tests. Ace deviendra son cobaye. Et s’il rechigne, elle fera les tests sur leurs loups. « Chat ne dormira pas dehors. Il pourrait se faire bouffer par une saloperie. T’imagine un aigle qui viendrait l’attaquer, lui qui est si petitmignonchou ! Nan nan, hooorrs de question ? Je vais lui fabriquer un putain d’arbre à chat !   » Ok, elle exagère toujours. Mais le chaton, ça fait dix ans qu’elle le réclame. Hors de question qu’il passe la nuit dehors.

Les voici donc dans le Sud. C’est logique au fond, maintenant qu’Ace est Alpha de ce territoire. Amélia devra revoir ses trajets pour se rendre au travail, mais tout devrait se coordonner. Elle y arrivera. Parce que si elle peut dire non à Ace parfois, elle ne peut pas dire non à une telle vie, à une telle maison. Faudrait être stupide pour le faire. Surtout, qu’Ace a pensé à tout. Amy le découvre lorsqu’il la laisse entrer dans la dépendance. Elle comprend bien vite qu’elle servira à la meute. Tout est prévu, de la kitchenette aux lits superposés, jusqu’à la salle de bain et d’un petit salon. Tout pour que les loups puissent se sentir bien et en sécurité. Tout ça en laissant à Ace et Amélia leur intimité. La Chamane trouve ça génial. Et tout de suite, elle s’imagine des loups malades ou blessés qu’elle pourra veiller beaucoup plus facilement. C’est parfait. Amélia visite, touche les matériaux, sent l’odeur du neuf. « C’est parfait Ace. Tu as vraiment pensé à tout. On dirait pas quand on te voit.   » Les remarques piquantes, entre eux, c’est tellement commun. Amy sourit. Tout ça, c’est tellement dingue. Tellement tout. Elle regarde Ace, regarde la pièce, regarde par la fenêtre. Ma belle se demande si elle mérite tout ça et si oui, ce qu’elle a fait pour le mériter. C’est Ace qui reprend la parole, sérieusement. Il connaît sa Chamane tellement par cœur qu’il anticipe tout. Il sait qu’elle va finir par être gênée parce qu’il est celui qui a tout payé. Amélia l’écoute, attentivement. Elle se mordille l’intérieur de la joue, parce que le loup a raison. C’est exactement ce qu’elle pourrait penser. Et c’est ce qu’elle pensera encore quelque temps, même si elle comprend très bien ce qu’il veut dire par là.

« Je sais, mais … Tout ça, c’est… Dingue !! Et puis franchement t’es bête, parce que si je me sens redevable, j’vais faire pleins de trucs pour toi, me montrer adorable, te faire des petits plats, des massages et tout… Tu loupes tout ça en disant que c’est notre maison.   » Elle sourit, amusée, pensant déjà au cadeau qu’elle pourra lui faire. Elle ne veut pas se planter, ça c’est certain. Et puis là, bêtement, elle se rapproche d’Ace. Elle est sérieuse, ça se voit. « Je jure, devant nos Ancêtres, de te servir jusqu’à la fin de mes jours. Tu es mon Alpha depuis bien avant notre rencontre et tu le resteras bien. Cette maison… c’est la nôtre. Notre vie. Notre meute. Notre avenir et notre chat.   » Elle sourit, parce qu’elle dit toujours qu’elle est la maman et lui le papa de Chat. « Tu sais que Mamie-Foldingue va pas supporter qu’on déménage. On va devoir la prendre avec nous… t’as pas prévu de chambre pour elle alors faudra qu’elle dorme avec toi. Mais comme je t’aime, j’veux bien partager mon lit avec toi.   » Et elle explose de rire.
Amy, elle passe du rire aux larmes en quelques minutes, c’est vrai. Et là, elle est pleine de joie. Alors elle abandonne la dépendance pour admirer la vue du jardin. Elle hallucine, émerveillée par l’espace qui s’offre à eux. Sans attendre, elle s’avance vers l’endroit qui sera son jardin. Elle imagine déjà ses plantes qu’elle viendra planter et cueillir. « On doit rendre l’appartement quand du coup ? Faut que je pense à prévenir Jodie et à voir pour les trajets. Et faut aussi qu’on fasse tous les changements d’adresse pour nos courriers et tout le bordel. Et dire aux loups aussi… Faudra qu’on fasse une fête ! Oh oui une grande fête pour pendre la crémaillère.   »

Quand Amy voit Ace et son regard sur elle, elle ne peut s’empêcher de sourire, de rire, un peu gênée. « Tu dois me prendre pour une folle… J’en fais trop, c’est ça ? Tu n'imagines même pas… J’ai toujours rêvé d’avoir une maison comme ça, depuis que j’suis gamine. Et toi tu rends tout ça possible. Sans toi, ma vie sera vraiment à chier. » De toute façon, elle ne peut même plus imaginer une vie sans lui. Et cette maison, ça lui prouve qu’Ace ne compte pas se débarrasser d’elle de si tôt.

Amélia ft. @Ace Redfield

Ace a beau se moquer, Amélia reste persuadée qu’une saloperie de rapace pourrait foncer sur Chat, l’attraper entre ses griffes et l’emporter avec lui dans les airs. Et Chat, il est trop petit, trop mignon, pour se défendre. Amy, elle l’imagine très bien, miaulant comme un bébé en détresser et se faire ensuite défoncer les yeux et arracher les tripes. Pauvre petit Chat. Rien que pour ça, il devra être surveillé. Rien que pour ça, elle va lui offrir de nouveaux cadeaux. De toute façon, elle sait que, même si Ace râle, il l’aime bien Chat. C’est un peu comme avec les enfants, c’est moche, c’est chiant, mais on les aime bien. Ben Chat, même s’il bouffe les pieds pendant la nuit, Ace doit certainement l’aimer. En tout cas, ça en fait du changement. Amélia s’était habituée à cet appartement, pas très grand, mais tellement agréable. Elle s’était même habituée à leur voisine de palier. Ses gâteaux vont lui manquer, ça, c’est certain ! Dommage qu’il n’y ait pas de chambre pour elle ici. Parce qu’elle aurait certainement pu faire le ménage et tenir la maison nickel. Et ça, franchement, ça aurait été cool ! À coup sûr ils auraient eu de bons petits plats mijotés. Faudra qu’elle pense à la prévenir, à lui dire qu’ils s’en vont. Et puis Amy lui laissera son numéro de téléphone aussi. Parce qu’elle voit jamais grand monde dans l’appartement de Mamie-Foldingue alors Amélia se dit qu’elle doit être bien seule. Faudra qu’elle aille la voir de temps en temps...

Cette maison, cette meute, c’est du changement incroyable. Mais il faut le dire, cette maison est dingue. Ce jardin l’est tout autant. Amélia se voit y bricoler une serre, pour que même en hiver, ses plantes y soient bien. Elle va aménager tout ça et tout sera parfait. Mais c’est vrai qu’elle pense à pleins de chose. La paperasse, le déménagement… On y pense pas en la voyant, mais Amélia est quelqu’un de très carrée et réfléchie. Elle pense à tout. Ce qui, pour le coup, pourrait gâcher la surprise et la joie de cette nouvelle aventure. Et puis, un mois pour abandonner l’appart’ ça leur laisse vraiment le temps de tout prévoir. Et surtout, prévoir une super fête. Ouais, ça c’est important. Amy n’en revient toujours pas. C’est si beau ce qu’Ace fait pour elle. Ok, il le fait aussi pour lui, mais la belle sait que cette maison répond surtout à tous les critères qu’elle pourrait avoir en achetant une maison. Cette baraque, c’est elle, tout crachée. Spacieuse, écologique, avec du beau bois. Une maison naturelle, sans fioritures. Cette maison, c’est son rêve. Et ce rêve est possible grâce à Ace. Sans lui, elle serait peut-être encore à la Nouvelle-Orléans, dans cette meute qui ne correspondait pas à ses attentes et à sa manière de voir les choses. Sans lui, sa vie serait à chier. Et si au départ Ace pense le contraire, il finit par avouer que oui, bordel, sa vie serait tellement à chier sans lui. Bon, forcément, Monsieur en rajoute un peu, voir beaucoup. Mais c’est ce qui fait son charme et c’est ce qui fait qu’Amélia sourit et lève les yeux au ciel, amusée. Voir désespérée, au choix.

« C’est pas parce que je te dispense de thé que tu dois me prendre pour ta bonniche. Puis les sushis, je sais pas les faire, tu l’sais bien ! Oh, putain, va falloir qu’on se trouve un nouveau livreur chinois qui assure…   » Parce que c’est un truc un peu vital. Amélia, elle peut difficilement se passer de son poulet au caramel et de son canard laqué ! « MAIS, je te promets, que le premier repas ici sera fait maison et pour toi. Je vais te préparer une petite soirée, je vais cuisiner toute la journée pour toi. Tu seras le Roi. Tu mérites bien ça.   »

C’est un nouveau câlin qu’elle va lui faire. Cette vie ressemble presque au Paradis… Une meute, une maison merveilleuse, Chat et Ace. Amélia, elle ne demande rien d’autre, rien de plus. La maison, c’est juste un bonus de malade en vrai. « Tu sais que cette maison réduit encore plus tes chances avec la gente féminine et la mienne avec de potentiels mâles qui me donneraient de merveilleux et beaux enfants ? » Elle sourit, la belle. C’est vrai que cette maison, c’est la leur. Même dans l’appartement, ils ont toujours évité de ramener des conquêtes d’un soir ou de plus. Par respect pour l’autre. En vrai, Amélia a du mal à se projeter dans un avenir amoureux. Parce que ça voudrait dire qu’elle devrait faire moins de place à Ace. Et ça, elle n’en est vraiment pas prête. En réalité, elle se cache bien d’éventuels sentiments qu’elle pourrait avoir pour l’Alpha. Sa vie, elle veut la finir avec lui. Et ça lui semble tellement logique en fait. Pourquoi sortirait-il de sa vie ? Jamais elle ne pourrait vivre sans lui… Alors c’est vrai que cette maison, ça les éloigne un peu plus d’une vie de couple, une vie de famille à construire. « Tu crois qu’on pourrait voler un bébé un jour ? Faudrait prévoir une autre chambre du coup … M’enfin, on n'en est pas là hein.   » Parce que vu la tronche qu’il tire, c’est comme s’il commençait à avoir peur. « En attendant bébé… Je te propose d’aller tester les lits...   » Amélia hausse les sourcils de manière provocante. Et alors elle fonce. Elle court dans la maison où elle n’a pas encore tous ses repères. Ses chaussures sont balancées au passage, sa veste aussi tombe à terre. La belle entre dans la première chambre qui arrive, se jette sur le lit. Le matelas est hyper confortable ! Y a deux oreillers qui traînent et, Ace entre à peine dans la chambre que déjà, il s’en prend un en pleine tête. Et la Chamane rit. Elle est heureuse, ça ne fait pas de doute. « Allez, montre moi ce que tu sais faire Alpha ! » Oui, c’est la guerre qu’elle veut. Et elle ne pense même pas à ses côtes encore douloureuse. Non, elle veut juste s’amuser. Faire exploser sa joie et, par la même occasion, tenter de fracasser Ace à coups de coussin. Elle se rappelle que c’est une des premières choses qu’ils ont fait en entrant dans leur appartement… Amélia en fait alors une sorte de tradition. C’est con. Mais ça la rassure.

Amélia ft. @Ace Redfield

L’avantage, entre eux, c’est qu’ils peuvent se dire ce qu’ils veulent. Que ce soit sexiste, machiste ou autre, ils savent toujours que l’autre plaisante. Et puis, Amélia, elle sait qu’elle ne pourrait jamais se passer de ça. Elle sait aussi que personne ne serait capable d’accepter ce lien entre elle et Ace. Que personne ne pourrait comprendre l’amour qu’ils ont l’un pour l’autre. Déjà que personne ne semble comprendre pourquoi ils ne couchent pas ensemble… En vrai, elle aussi, parfois, elle se le demande. Parce qu’elle le trouve beau et attirant. Qu’il est parfaitement son genre de mec… Mais, y a un "mais" justement. Et ça ne s’est jamais fait. Ils n’en ont même jamais parlé. Du coup, Amélia, elle est persuadée qu’Ace ne la trouve pas jolie ou sexy ou quoi que ce soit. Quelque part, ça rend les choses plus facile. À une époque, elle le pensait même gay refoulé… Mais non, Ace aime les femmes, c’est évident. Mais en effet, cette non ambiguïté, ça permet des tas de choses, comme se balader à moitié à poil dans l’appartement, sans être gênée. Comme dormir ensemble sans sous-entendus. Comme faire une putain de bataille d’oreillers et de chatouilles. Tout est possible entre eux. Tout est facile. Et en vrai, Amélia ne demande pas plus. Avoir des gosses ? Forcément, ça lui traverse l’esprit une fois de temps en temps. Mais elle est du genre à penser que c’est égoïste de donner la vie dans un tel monde qui ne tourne pas rond. Et puis Ace ne veut pas voler d’enfants, alors ça craint. Parce qu’en vrai, elle serait capable de le faire… Ouais, voler un enfant dans une famille horrible. Elle en serait tellement capable. Mais Ace, il ne veut pas. Alors elle va se résoudre à ne pas en voler un.

En vrai, même si Amélia accepte pleins de trucs, elle a du mal a supporter les conquêtes d’Ace. Jalousie. Et la simple idée qu’il ait pu tester les lits comme il le sous-entend, ça la met dans un état de jalousie. Alors forcément, l’oreiller, il vole. Bien que, même sans ça, il aurait volé. Amélia veut la guerre. La guerre des oreillers et des chatouilles. Elle sait, de toute façon, qu’elle va perdre. Elle perd toujours. Mais ça l’amuse et, on sait jamais, sur un malentendu, elle pourrait gagner une fois. « J’ai pas peur de toi le ptit loup…   » Elle provoque encore. Non, c’est vrai, elle n’a pas peur de lui. Et puis à ce moment précis, il n'y a pas d’Alpha ou de Chamane. Y a juste deux amis, deux âmes-sœurs comme elle aime à penser. Ace est calme. Amélia devient sa proie, ou quelque chose comme ça. Il se débarrasse de sa veste et de ses chaussures. Il se prépare le loup, et Amélia est sur ses gardes, oreiller à la main. « Cette fois, je vais gagner ! » Lance-t-elle à ses mots, le regard défiant le mâle qui lui balance l’oreiller à la tête. C’est qu’il est fort en plus cet idiot. Amélia se défend avec ses bras et l’oreiller lui rebondit dessus. Mais elle n’a pas le temps de riposter, car Ace saute déjà sur le lit pour attaquer. Désarmée d’un oreiller, la belle se prend des coups sur la tête qu’elle essaye de rendre. Mais elle est bête, parce qu’elle ferme les yeux tout fort, comme si ça allait la protéger du vilain prédateur assis sur elle. De toute façon, Ace est trop fort à ce jeu. C’est un peu de la triche, parce que ses réflexes et sa force sont bien supérieurs à ceux d’Amélia. Alors forcément, une fois sa main bloquée et son corps chatouillé, la belle se tortille dans tous les sens sous Ace, en gloussant bêtement et en beuglant des trucs totalement incompréhensibles tant elle rit. « Tu triches » Qu’elle lâche en lui donnant un coup de bassin qui n’est pas suffisant pour le faire bouger. Alors elle tente de se redresser, pour mordre. Elle claque des dents la sauvage, elle grogne. Mais elle rit, encore. Et ça rend la scène totalement absurde. Le tout réveille d’ailleurs la douleur dans les côtes et, malgré elle, Amélia grimace un peu et lâche un petit gémissement de douleur. « C’est booonn, je me rennndsss !!! Je t’en suuppplliiiie arrêteuuuuttt » Elle rit, gesticule, jusqu’à ce qu’Ace décide qu’il est temps d’arrêter. Jusqu’à ce qu’il décide de relâcher son poignet.

Amélia est s’est essoufflée en se débattant comme une diablesse. Elle regarde Ace, sourire aux lèvres. Et d’un coup, l’oreiller frappe la tête du loup avec force. Et la belle explose de rire. Un rire communicatif en général. Mélange entre cochon et chien qui s’est coincé la queue. Un truc dans le style. Elle en pleure de rire et se tient les côtes. « J’en peux plus de nous deux. » Elle se calme. Doucement. Et pose sur Ace un regard tendre. Un regard étrange même. Elle le regarde et se dit qu’elle ne peut vraiment pas envisager sa vie sans lui. Elle le regarde et se surprend à avoir envie de l’embrasser… Mais elle chasse cette pensée. Parce que c’est complètement débile de penser à ça. « Bon ben ça sera ta chambre. C’est vraiment le bordel sur ce lit. Tu devrais avoir honte ! » Elle sourit. Et grimace à nouveau en essayant de bouger. « J’ai pas perdu parce que je suis une faible humaine. J’ai perdu parce que je suis une blessée de guerre. J’aurais ma revanche et tu supplieras ta Reine pour qu’elle cesse de te torutrer. » Ok … Crédibilité zéro. N’empêche, ils sont bien là. Elle n’entend pas le bruit des voitures, des klaxons. Elle n’entend pas les voisins. Elle se sent même connectée à la nature. Alors elle ferme les yeux, elle respire. « On sera heureux ici… Mais du coup, » ses yeux se rouvrent alors qu’elle tente de se mettre remettre assise. « Seth, il prend ça comment ? C’est quand même un changement énorme… Il est pas énervé ou jaloux ? » Pas qu’elle s’inquiète pour Seth. Pas du tout même. Mais elle s’inquiète pour Ace. Les deux loups sont amis et à la base, s’ils sont venus à Londres, c’était pour aider Seth à reprendre la meute qui lui est due… Voilà qu’Ace se retrouve avec sa propre meute. Et ça change la donne.

Amélia ft. @Ace Redfield