Nouveau départ - ft la Meute du Centre

¤ MEMBRE DEPUIS LE : 13/01/2018

La Meute

5 janvier 2019 - L’eau chaude coulait sur le corps de Charlie, perdue dans ses pensées, mains plaquées contre le mur de la douche. Voilà plus d’un mois que Kenneth avait quitté Londres. Un mois depuis que la vie avait cessé de battre en elle… Avait-elle tant détesté, au départ, l’idée d’être enceinte que les Ancêtres ou le putain de karma s’étaient dits qu’il était préférable de la débarrasser de cet enfant qui grandissait en son sein ? Un garçon. Un bébé aux cheveux foncés, déjà bien fort pour le stade de la grossesse. Un petit être, avec le nez de Kenneth et les cheveux de Charlie. Un bébé, qu’elle avait tenu dans ses bras, bercé, avant qu’on ne l’endorme pour l’opérer. Un bébé mort. Tué. Assassiné. Par sa faute. Si tout le monde lui disait qu’elle n’était coupable de rien. Elle savait que certains devaient penser comme elle. Charlie était, à ses yeux, l’unique responsable de cette perte. Personne d’autre n’était à blâmer, surtout pas Isaiah, présent ce jour-là. C’était elle qui avait voulu rencontrer l’Alpha nomade et sa meute, en sachant que la rencontre se finirait en combat. Elle s’était jurée que si quelqu’un devait mourir cette fois-là, c’était l’autre Alpha. Et il fut tué, c’est vrai. Tout comme son bébé… Un coup à la porte fit sortir Charlie de ses pensées. De l’autre côté, Pandora l’appelait. Maman, ça va ? Maammmannn ? J’vais rentrer, je te préviens ! Charlie coupa l’eau et quitta la douche, s’enroulant dans sa serviette de bain. Oui, ça va… J’arrive bientôt. Depuis les derniers évènements, Pandora se montrait bien plus présente aux côtés de sa mère, passant pas mal de temps à la maison. Avec la chute de l’Alliance, la jeune Sorcière peinait à se remettre sur les railles. Il fallait dire que tout était récent et que les agents avaient encore du mal à s’y faire. Mais pas Charlie. En réalité, la mort d’Ophélia la touchait, mais son esprit était ailleurs. Pandora, quant à elle, usait de son temps libre pour fliquer sa mère. Parce qu’elle sentait, au fond d’elle, que sa maman chérie souffrait. Malgré le masque qu’elle portait. Tous le savaient. Tous pouvaient le sentir, de part ce lien, lorsqu’ils étaient loups.

La mère de famille se sécha, rapidement. Ce soir, elle avait convié les membres de sa meute chez elle. Le bar avait été exceptionnellement fermé et des tonnes de pizzas et de bières avaient été commandées. Parce qu’il fallait au moins ça pour nourrir une meute. Charlie avait des choses à annoncer, mais n’avait encore rient dit aux siens. Seuls Isaiah et Joanne savaient. « Je ne peux même plus te regarder en face… Tu as détruit tous les espoirs que j’avais. Alors que tu savais Charlie. Tu savais à quel point ce bébé comptait pour moi… » Charlie secoua la tête, chassant les souvenirs de Kenneth de son esprit. Depuis qu’elle était revenue, Charlie dormait peu. Chaque fois que ses yeux se fermaient, c’était Kenneth qu’elle voyait, ou son bébé mort. Parfois même les deux. Son reflet dans le miroir lui renvoyait l’image d’une femme épuisée. Elle avait l’impression d’avoir vieillit, en plus d’avoir maigri. Son ventre n’était plus rond et ses côtes se sentaient terriblement. Charlie avait perdu du poids, et ce, malgré les réprimandes de ses enfants. Mais Charlie voulait s’occuper avant tout d’eux, de ses enfants, de sa meute. Tous avaient été affectés par les évènements des mois écoulés et c’était à elle d’être là pour eux. Pas l’inverse. Maman ? Joanne est arrivée. À nouveau, Pandora se trouvait derrière la porte. Charlie fini par l’ouvrir et sa fille se colla immédiatement dans ses bras encore un peu humides. e t’’aime, lui murmura-t-elle. Charlie laissa s’échapper un soupire, serrant sa fille dans ses bras. Moi aussi, je t’aime. Va les rejoindre au salon, tu veux bien ? Je compte sur toi pour gérer les loups affâmés. Charlie souriait, baisant le front de son enfant avant qu’elle ne la quitte, laissant la louve se préparer.

Cinq minutes plus tard, Charlie déboula dans la grande pièce à vivre, pieds nus, vêtue d’un jean et d’un pull trop grand pour elle. Dans ses bras, elle serra Joanne, déjà présente, un peu en avance. L’Alpha avait convoqué sa meute pour 20h environ.

Bonsoir Joanne, merci d’être venue. Comment vas-tu ? Charlie, comme toujours, était sincère lorsqu’elle demandait ce genre de chose à quelqu’un. Elle ne demandait jamais par politesse, mais par réel intérêt pour la personne. Un peu nerveuse… J’espère… Que tout se passera bien. Répondit la Chamane, effectivement nerveuse.Tout ira bien, Joanne. Ils te connaissent déjà, t’ont déjà adopté. J’ai confiance en toi alors ils auront confiance eux aussi. Charlie avait confiance, autant en Joanne qu’en sa meute. Finalement, Pandora vint les interrompre, leur servant à toutes les deux une bière qu’aucune ne refusa. Il ne restait plus qu’à attendre le reste de la meute.

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¤ MEMBRE DEPUIS LE : 21/10/2017

Nouveau départ

TELL ME SOMETHIN' GIRL. ARE YOU HAPPY IN THIS MODERN WORLD? OR DO YOU NEED MORE? IS THERE SOMETHIN' ELSE YOU’RE SEARCHIN' FOR?

Tout va bien se passer. Tu dois avoir confiance en toi. Joanne soupirait, assise sur son lit. La vie n’avait pas été tendre pour la Chamane qui portait encore le deuil de son fiancé, en plus de celui de son Alpha. Jack avait été tué. La nouvelle était tombée le 1er janvier. Mais Joanne l’avait senti immédiatement, lorsque le cœur de l’Alpha avait cessé de battre. Elle l’avait senti, au plus profond de ses entrailles, avec une douleur intense, comme si son cœur et sa tête explosaient. Elle se souvient avoir courbé le dos, tombant à genoux à terre, au beau milieu de son salon. Elle se rappelle avoir hurlé si fort que sa gorge lui faisait encore mal aujourd’hui. La douleur n’était pas encore partie. Elle était là, présente dans son cœur et dans ceux de sa meute. Enfin… de son ancienne meute. Les choses s’étaient, en réalité, passées très vite. Trop vite peut-être, elle n’en savait rien. Charlie Michaels, l’Alpha de la meute du Centre, avait perdu son bébé, son Bêta et sa Chamane. Si tous n’étaient pas morts, les pertes n’en étaient pas moins douloureuses. Joanne avait été appelée au chevet de la Louve lorsque son bébé fut tué. Appelée pour la soigner. Mais le cœur de la Louve saignait encore et c’était bien normal. Celui de Joanne saignait aussi. En réalité, elle cachait sa douleur, même à Isaiah, son employé à la librairie, et futur Bêta de Charlie. Elle n’avait pas vu grand monde depuis l’annonce de la mort de Jack et elle craignait un peu d’avoir à affronter les réactions de chacun.

La mort, Joanne y était confrontée depuis toujours. De part son rôle de Chamane, lien entre la vie et la mort ; mais aussi par la succession de décès auprès des siens. Sa meute. Yuma. Jack. Elle se pensait maudite, il fallait l’avouer. C’était pour ça aussi qu’elle hésitait à rejoindre Charlie, de peur de porter la poisse à cette meute, à cette femme et ses enfants… Et puis Nahima lui avait dit que c’était une bonne chose à faire. Que la douleur de Charlie ferait écho à celle de Joanne et qu’ensemble, elles parviendrait à remonter la pente et à former une meute solide. Alors, Joanne voulait bien croire son Ancêtre, pour une fois.

La belle se prépara et essaya des tonnes de tenues. Pourtant, elle connaissait déjà la meute de Charlie, avait été présentée à eux lorsque Decima avait commencé à être absente. Mais ce soir, les choses sérieuses allaient arriver. En plus d’un hommage à l’Alpha perdu de Joanne, elle et Isaiah allaient être officiellement promus. Elle, comme Chamane officielle, prétend allégeance à la meute. Lui, comme Bêta à la place de Kenneth. Et c’était là où les choses pouvaient mal se passer. Car ce rôle nouveau, c’était officialiser le départ de Kenneth, accepter qu’il ne reviendrait plus. Et, connaissait maintenant les sensibilités de chacun, les affinités aussi, Joanne savait que certains seraient plus qu’affectés. Mais Joanne ferait tout pour apaiser leurs peines. Et puis Charlie avait prévu bières et pizza et Joanne avait passé sa journée à faire cookies et muffins pour tout un régiment.

C’est finalement tout en noire que Joanne s’habilla, enfilant un jean et un chemisier, avec une écharpe multicolore. Portait-elle le deuil ? Certainement. D’ailleurs, ses bras portaient encore les traces de lacérations, rituel de deuil oblige. Jack n’étant pas de ses origines et le corps n’ayant pas été retrouvé. Elle fit donc une cérémonie, pour aider l’âme à rejoindre les ancêtres, usant de ses savoirs, s’aidant de l’esprit de l’Ancienne Chamane pour ça. Mais le corps de la Sorcière était encore marqué par ces traces de coupures qu’elle tentait de cacher avec ses manches longues. Dans un panier, elle fourra les pâtisseries, enfila sa veste et grimpa dans sa voiture sous l’œil attentif d’Isha, son hibou totem. Dans les rues humides de Londres, la Chamane roula jusqu’au domicile de Charlie, arrivant avec un bon quart d’heure d’avance. Elle hésita avant de finalement sonner à l’interphone. Ce fut Pandora, la fille Sorcière de Charlie qui répondit et la fit monter. Même si elle connaissait l’appartement, Joanne était gênée, attentant l’Alpha en silence.

Cette dernière arrive, la mine déconfite et Joanne lui offrit un sourire léger. Ensemble elles papotèrent un peu, Joanne exprimant sa nervosité, Charlie lui rappelant qu’elle avait confiance en elle. C’est finalement Pandora qui vint détendre l’atmosphère en apportant des bières qui étaient les bienvenues.

Il faudra que nous fassions un rituel toutes les deux, si tu le veux bien. Je l’avais fait avec Jack… pour me lier à ses Ancêtres. C’est important que nous le fassions.

Mais Charlie n’eut pas le temps de répondre que quelqu’un d’autre sonna à la porte. La soirée allait pouvoir commencer.

Joanne feat. la meute
codage Lilie

Parvenir enfin à retrouver un équilibre à avoir une vie plus ou moins heureuse, à envisager un avenir et à recommencer à faire des projets. Mon petit voyage a Paris auprès de mon père et de mon frère adorés m'avaient aidé à faire tout ça et à revenir enfin reboostée à Londres, prête à faire face à tout et n'importe quoi. Et je n'avais pas trop mal commencé puisqu'après avoir encaissé la nouvelle d'une nouvelle grossesse pour ma mère ayant même réussi à me réjouir pour elle et Kenneth presque plus facilement d'ailleurs que lorsque je l'avais vu débarquer avec Katniss il y a de cela 18 années. Oh bien sûr ça faisait mal comme à chaque fois que j'apprenais une grossesse dans mon entourage mais j'avais encaisser. Autre nouvelle du même genre à laquelle j'avais dû faire face, la grossesse de celle qui avait réussi à faire de Nikolaj un honnête homme en plus d'être un homme amoureux et fidèle. Et oui Jodie, sa petite humaine, attendait elle aussi un heureux événement. Ce bébé là j'avais eu un peu plus de mal à digérer sa venue prochaine mais ne voulant pas tout faire foirer avec Nikolaj que je venais enfin de retrouver entant qu'ami j'avais décidé de serrer les dents. Je devrais peut être lui mentir encore une ou deux fois sur mes ressenti même si ça ne me plaisait pas mais je pouvais gérer.

Bref ma vie était à nouveau sur de bons rails et j'ai cru naïvement que nous allions enfin tous pouvoir mener nos petites vies tranquillement sans trop d'embuches ou d'obstacles. Oh bien entendu tout n'était pas tout rose et bon nombre d'entre nous avaient encore des blessures à guerrir. Je n'avais pas encore repris tout ce que j'avais laissé en plan avant la St Patrick, mes projets d'adoption en première ligne, projet dont je compte d'ailleurs prochainement parler à ma mère. Katniss n'était pas encore totalement remise de ce que lui avait fait subir Max tout comme Joshua mais tous les deux semblaient commencer à avoir une bonne relation père fille. Charlie et Kenneth eux s’apprêtaient à mettre au monde celui ou celle qui serait mon petit frère ou ma petite sœur et semblaient eux aussi sur la bonne voie. Oui, si le destin avait été de notre côté nous aurions sans aucun doute pu continuer sur une bonne lancée.

Comme nous aurions certainement dû nous y attendre tout a une nouvelle fois commencé à partir en vrille au début de l'hiver alors qu'Isaiha et Charlie avaient décidés de se rendre à un rendez vous fixé par un alpha d'une petite meute. Malheureusement pour eux ils se sont retrouvés dans une sorte de guet appen et n'en sont pas ressortis indemnes. Fort heureusement ils sont tous deux revenus vivants là où l'autre alpha a fini tué mais l'enfant que Charlie portait lui n'a pas eu la même chance. Ayant déjà vécu une telle chose je n'ai alors pu que voler au secours de ma mère encore hospitalisée pour lui apporter ton mon amour et lui assurer que je serais toujours là pour l'aider, veiller sur elle et sur tous les autres membres de la meute même si mon passage à vide d'il y a quelques mois aurait pu la faire douter. Mais c'est à un mère bouleversée, différente, brisée que j'ai eu à faire face, une réaction difficile à digérer mais que je ne pouvais alors que comprendre et ce d'autant plus que Kenneth avait disparu sitôt la nouvelle annoncée.

Connaissant ma mère presque par cœur j'étais presque certaine qu'elle ne pourrait pas s'empêcher de partir à la recherche de son bêta mais aussi et surtout de celui qui avait réussi à gagner son cœur et c'est donc presque avec philosophie que j'ai pris la nouvelle de son départ. Je comprenais son besoin et je n'aurais de toute façon rien pu faire pour l'empêcher de faire une telle chose alors autant accepter et lui assurer que je serais là pour Katniss et pour la meute aussi, avec l'aide d'Issaiah qui me couve depuis souvent comme un père le ferai et de Nikolaj que Charlie n'avait pas manqué de prévenir rien ne pourrait nous arriver. Et c'est ce qui arriva durant son absence nous avons réussi à nous débrouiller comme des chefs et ces petits coups de fils pour nous rassurer ainsi que ce lien existant entre nos depuis que nous étions devenus une meute nous on permis de tenir bon. Est ensuite venu le moment du retour parmi nous, un retour après lequel je l'ai trouvé bien maussade mais j'ai alors choisi de ne rien dire et de me contenter une nouvelle fois de lui dire que j'étais là et que je le serais toujours. Je sais bien que la forcer à parler aurait été une connerie, je ne suis pas sa fille pour rien, je sais que sur ce point là nous fonctionner à peu près pareil. Pourtant je sais que quelquechose a changé, je le sent, le lien avec Kenneth n'étant plus palpable comme il l'était avant et les appels à celui que je considérait comme mon père d'adoption restant tout bonnement sans réponse.

Il se passe quelquechose mais je n'en demande pas plus sachant bien que si Charlie sait quelquechose elle finira bien par nous le dire, nous prévenir un jour ou l'autre. Nous avons finalement malgré tout réussi à passer Noël en famille retrouvant un peu de joie et nous gorgeant d'amour durant ces fêtes qui malgré tout ont pour nous tous eu un goût bien amer. Nous n'avons d'ailleurs pas oser parler de sujets qui pourraient fâcher nous contentant de parler de sujets banals. La semaine suivante n'a pas non plus été de tout repos, attentat terroriste, dissolution de l'alliance, meurtre de Jack Miller alpha de la meute dans laquelle évoluait ma sœur de cœur. Un nouveau tsunami semble s'être abattu sur nous, pire encore sur la ville et je suis bien heureuse d'avoir réussi à retrouver les forces nécessaire pour m'aider à soutenir les autres et à faire face à tout ça, mes propres milliers habituels étant à présent celles et ceux qui ont besoin de moi. Par qui commencer, qui aider, et d’ailleurs qui acceptera le premier ou la première que je lui vienne en aide. Je n'ai pas eu le temps de trouver une réponse à cette question ni même de vraiment prendre le temps d'y réfléchir qu'un appel a réglé le problème. Charlie voulait tous nous voir, réunir la meute et à cette nouvelle une certaine angoisse n'a pu s'empêcher de naître en moi. Avec tous les changements intervenus ces derniers temps, tous les cataclysmes vécus par notre famille je savais bien qu'une telle réunion finirai par avoir lieu et je dois bien avouer que je l'attendais mais comment ne pas appréhender.

Mais comme toujours quand il s’agit des mieux, de la famille comme de la meute je me voilà fin prête et en moins de temps qu'il ne faut pour le dire me voilà devant la porte d'entrée de l'appartement familial, porte que j'ai déjà plus d'une fois ouvert sans ressentir l'obligation de sonner mais cette fois ci me voilà qui frappe à la porte attendant que l'on vienne m'ouvrir. Et c'est face à Joanne que je me retrouva, chamane par intérim depuis le départ de Décima je ne la connais pas bien mais l'apprécie déjà et si Charlie lui fait confiance je ne peux qu'en faire de même aussi c'est tout simplement en lui faisant la bise comme si elle faisait partie de la famille que je la salue avant de finalement entrer enfin dans l'appartement et venir serrer dans mes bras Pandora avant de me diriger vers ma mère faisant toutefois trainer un peu plus le câlin avant de la laisser respirer.

- Pandora je peux te voler une bierre moi aussi ? Je crois qu'on a toutes besoin de ça pour de remettre des tsunamis de ces derniers jours.

Pas un mot de plus ou de moins, pour le moment du moins, je n'ai pas non plus pris la peine de leur demander si elles vont bien puisque je connais la réponse et que je n'ai pas envie de les forcer à mentir ou à faire bonne figure. Je me contente donc d'un sourire et de leur montrer dans un regard que je suis là alors que nous attendons à présent en petit comité exclusivement féminin l'arrivée des autres avant de pouvoir commencer notre petite réunion qui j'en ai bien peur, risque fort d'être formelle et pas vraiment plaisante aux vues des mines déconfites des filles et de ma propre humeur un peu morose.

¤ MEMBRE DEPUIS LE : 15/08/2018

« Isaac, rend moi mon téléphone. » Qu'elle demande pour la troisième fois alors qu'il la nargue en dansant ridiculement. Katniss soupire, elle commence à être à bout de patience avec lui. « Arrête d'être con et rends-le moi ! » Tout avait pourtant bien commencé. Katniss avait été inviter le samedi après-midi et soir chez des amis, qui recevaient d'autres étudiants. Le genre de moment normal dans la vie d'une fille de son âge et, Katniss, elle avait un grand besoin de normalité ces derniers temps... Ces derniers mois en réalité. Cependant, elle se serait bien passé de la présence d'Isaac qui aime l'emmerder parce que Kat, c'est le genre de fille qui baisse les yeux et qui dit oui sans broncher. « Sinon quoi ? » Qu'il lui balance dans un ton provoquant en souriant de toutes ses dents. Katniss soupire en pensant les yeux, ce qu'elle fait d'habitude. C'est ce moment-là où elle abandonne parce qu'elle n'est pas du genre à rentrer dans le lard des gens. Isaac il rit en venant toucher une de ses mèches de cheveux pour l'emmerder. Mauvaise action de sa part, Katniss réagit très mal quand on la touche ces derniers temps. Merci Max...

C'est son pied qu'elle écrase sur celui d'Isaas qui lève un regard douloureux et étonné à la fois. « Putain mais... » Le poing de Katniss s’abat sur le nez de l'étudiant avant même qu'il ne finisse sa phrase. Il lâche le téléphone, qu'elle rattrape au vol, pour mettre ses deux mains sur son nez qui commence à pisser le sang. Peut-être qu'elle aurait dû le prévenir que ça faisait quelque temps qu'elle s’entraînait avec sa mère pour, justement, ne plus être une victime. La jeune louve ne sait pas ce qui se passe dans sa tête à cet instant mais elle envoie son téléphone dans les main d'Angie, son amie. « Tient moi ça s'teu plait. » Et dans un grognement c'est sur Isaac qu'elle fond pour le foutre à terre et continuer de le cogner. Ce n'est clairement pas après lui qu'elle a en à ce point. Ce n'est pas lui qu'elle aurait voulu voir bloquer au sol à se protéger lamentablement. Mais ça tombe sur lui parce qu'elle doit avoir quelque chose à décharger, parce qu'elle sait qu'elle aura le dessus sur cet humain. Kat elle en est encore à vouloir filer des coups de pieds quand on lui attrape les bras pour la séparer d'Isaac.

C'est Angie qui lui permettra de reprendre un peu ses esprits en la faisant sortir de ce jardin. Quelques pas silencieux se font dans les rues de Londres avant qu'Angie ne prenne la parole. « Mais c'était quoi ça, Kat ? » Jamais elle ne l'a vu agir de la sorte et, se massant la joue qui se marque d'un joli bleu, Katniss se sent un peu conne. « Ouais... Euh... » Angie l'interrompt très vite en secouant la tête. « Non mais c'était carrément cool. Ce poing que tu lui as mis, sérieux... Je crois que je me souviendrais toujours de la tête qu'il a fait. » Malgré elle, et le fait de ne pas se sentir spécialement fière, Katniss ne peut s'empêcher de rire avec son amie. Un moment simple mais qui fait du bien. Les deux sont très proches mais, malgré cela, Katniss ne lui a pas dit ce qui s'était vraiment passé avec Max. Elle n'a pas non plus parlé du départ de Kenneth, ni de la perte qu'à dû subir sa mère. Et, elle apprécie grandement le fait qu'Angie ne la bombarde pas de questions alors qu'elle sent bien que quelque chose cloche depuis l'été dernier.

Les deux parlent de tout, mais surtout de rien pendant un long moment, jusqu'à ce que le téléphone de Katniss ne se mette à sonner. Une alarme programmée pour lui éviter d'être en retard. Bien que changée sur certains points, Katniss est toujours capable de rester tête en l'air sur des petites choses. « Désolée, faut que je te laisse. » Angie à l'air déçu et Katniss s'en veut de lui cacher autant de choses. « c'est vrai... » C'est Angie qui reprendre sa phrase. « C'est vraiment important... Je sais. » La jeune louve la prend dans ses bras avant de la quitter et de courir à travers la ville pour regagner l'appartement familial. C'est en arrivant dans l'ascenseur qu'elle voit son reflet. Mince. Une ecchymose s'est formée sur sa joue et, bien sûr, elle n'est pas le genre de fille à avoir du fond de teint sur elle. Là, Katniss prie très fort pour que personne ne soit arrivé et que sa mère soit ailleurs que dans la pièce principale.

Elle se précipite à la porte, qu'elle ouvre rapidement et s'apprête à courir dans sa chambre avant de se figer complètement. Oups... Pour le fait d'arriver avant tout le monde, on repassera. Devant elle, il y a déjà Cassiopée, son autre sœur, Joanne et Charlie. « Hey, salut ! » L'entrain qu'elle veut mettre dans sa phrase n'est là que pour cacher une gêne ce qui, même sans la connaître, n'est pas très probant. C'est Cassiopée qu'elle vient prendre dans ses bras en premier, déposant un baiser sur sa joue. Puis c'est au tour de Pandora. Arrivée devant Joanne, elle ne sait pas trop si elle doit se montrer trop familière alors, elle lance un sourire. « Cool que t'aies pu venir. » Puis, c'est vers Charlie qu'elle arrive avant de se poster devant et de secouer la tête. « Promis, tout va bien. » Qu'elle balance avant que sa mère ne se fasse plein de scénarios. Elle se passera de lui dire que l'autre est dans un pire état que le sien. A la place elle sert fort sa mère avant de se détacher d'elle. « Par contre, je vais commencer par prendre une bière aussi. » Parce que, ce genre de rassemblement, ça l'angoisse un peu Katniss. Autant se préparer en avance avec une boisson.

C'est en allant vers le pack de bière qu'elle repasse devant Joanne et que, finalement, elle se dit qu'on s'en tape des conventions. Elle vient soudainement la prendre dans ses bras. « Je suis désolé pour toi. Mes condoléances à toute la meute aussi. » Sa vie est bordélique, celle de sa mère peut-être plus. Ça ne l'empêche pas d'être sincère dans ses propos et d'être réellement navré de la mort de Jack.

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¤ MEMBRE DEPUIS LE : 12/12/2018

« Un nouveau départ »

La meute du Centre

Tout était passé si vite. Les événements horribles s'étaient enchaînés et, malheureusement, Isaiah s'était retrouvé en plein milieu. Inutile il était, inutile il resterait. Lui qui avait espéré un long moment trouver une famille dans laquelle il se sentirait à sa place. Lui qui avait espéré au cours de son interminable existence que sa longue expérience et la sagesse acquise au cours de ses innombrables vies seraient bénéfiques à l'alpha qu'il choisirait de suivre. Et pourtant. Et pourtant. Le vieux loup n'avait rien pu faire, lui qui se plaisait à se penser éloquent et diplomate. Lui qui avait espéré que ses mots puissent devenir au moins aussi tranchants que sa lame n'avait su convaincre une femme enceinte de partir affronter un taré. Ni la convaincre, ni la protéger, un échec retentissant. Pourtant, Charlie ne l'avait accusé de rien, pensant probablement que c'était sa faute à elle. Pire encore, elle lui avait confié la meute pendant son absence, car oui, la perte de cet enfant avait causé le départ du Bêta actuel, entraînant une absence de leur chef pour partir à sa recherche. Comment cette femme pouvait confier son groupe à quelqu'un comme lui ? N'avait-il pas suffisamment prouvé son incompétence ce jour-là ? Tentait-elle de l'aider à faire remonter son estime ? A moins que, peut-être, la belle n'avait pas conscience de ce chaos siégeant dans son esprit. Comment le pouvait-elle ? Lui n'était prisonnier que de la culpabilité. Atroce, certes, mais ce n'était que ça. Son amie elle, en plus d'être rongée par le même mal devait souffrir d'une tristesse incommensurable. La perte d'un enfant, en plus de perdre son amour, Isaiah n'osait imaginer la peine qu'elle traversait, ne déchirant son cœur, qu'un peu plus chaque jour. Avait-il le droit de se plaindre ? Certainement pas. Le seul droit que notre homme se reconnaissait était d'être fort et de bien fermer sa gueule surtout. Pour une raison encore obscure, Charlie lui avait confié la meute alors, pendant cette période, au moins, notre homme se devait d'être stoïque, pour les siens. Pour sa meute. Pour Charlie. Travaillant le jour à la librairie de celle qui allait devenir leur chamane, le français ne pouvait pas non plus se montrer effondré, dans l'établissement, ne pouvant se résigner à faire quoi que ce soit pour nuire à Joanne. Elle avait eu la bonté et la patience de l'employer, tout en lui expliquant le métier, c'était une femme charmante et agréable, dont nombre de gens rêveraient d'avoir comme patron. Malheureusement, elle aussi avait traversé de terribles événements récemment, dépassant de loin cette culpabilité. Alors, non, Isaiah ne pouvait que se taire et faire comme si de rien n'était, soutenant comme il le pouvait ses deux amies, mais aussi les filles de Charlie, si elles avaient besoin.

Lorsqu'il ne travaillait pas et, une fois démis de ses fonctions par intérim, Isaiah eut une petite tendance à se réfugier dans l'alcool, préférant boire comme un trou lors de ses soirées de libre, plutôt que de ruminer encore et encore les événements. Il avait beau voir et revoir la scène, imaginer un tas de scénario différents, le résultat était le même c'était sa faute, ni plus, ni moins. Sans doutes n'était-ce là qu'un aveu de faiblesse mais, il n'avait trouvé aucune autre solution viable pour s’apaiser. Par le passé, lorsque notre ami se retrouvait dans un tel état, il s'engageait dans un conflit quelconque, se sentant revivre, petit à petit, grâce aux champs de bataille, grâce à cette épée qu'il tenait dans les mains et grâce à ce frisson du combat. Malheureusement, son alpha le voulait lui, comme Bêta. Pourquoi lui, plutôt qu'un autre ? Pourquoi pas Ed, ou Ted ? N'étaient-ils pas plus qualifiés que lui ? Après tout, qui pourrait bien l'être moins que lui ? Le fils de paysan avait beau ne pas comprendre, si tel était le choix de sa cheffe, il l'acceptait. Peu lui importait les raisons, il ferait son possible pour ne pas la décevoir. Ainsi, s'engager dans une quelconque milice en moyen-orient n'était pas un choix envisageable. L'espace d'un instant, le loup se mit même à envisager de voir April, pour l'aider. Sans nul doutes que son sourire, ses yeux, ou sa douceur réussirait à l'aider à se sentir mieux, cependant, il était hors de question de la déranger avec ce genre de problèmes. Tout comme il était impensable que, au vu de leur retrouvailles récentes, de la mettre dans l’embarras, ou pire, lui offrir sa souffrance, de part cette empathie que la vampire semblait posséder.

Ainsi, le loup n'eut guère le choix, de son point de vue, que de passer ses journées dans divers pubs, espérant que cet horrible sentiment finisse par s'amenuiser. Ce n'était pas la bonne solution, mais, la meilleure, pour l'instant. Ce jour-là aussi, il l'avait passé dans un quelconque pub de la capitale. Un jour de repos, avant la grande réunion qui aurait lieu dans la soirée, où il serait injustement nommé Bêta, tandis que Joanne, elle, serait intégrée officiellement comme chamane de la meute, ce qui était, là, une très bonne chose. Isaiah devait se détendre, sans trop charger, alors, notre homme but, juste ce qu'il faut, laissant traîner cet état de béatitude jusqu'à ce que son téléphone sonne, une alarme programmée pour qu'il n'oublie pas l'heure du rendez-vous, sinon quoi, cela serait un catastrophe. Profitant du lieu, de la musique et de l'ambiance, l'ancien ne vit guère la journée passer, ni même ce stress et cette panique qui, elles, ressurgirent bien violemment lorsque la fameuse alarme retentit.

Débraillé, mal coiffé, les yeux rougis par la fatigue que les cernes sous ses yeux accompagnaient joyeusement, le français semblait bien loin de l'apparence propre et esthétique qu'il se plaisait à offrir habituellement au monde. Malgré de l'eau balancé sur son visage et quelques cafés bu, rien ne pouvait y faire. Après tout, sa chemise froissée ne se repasserait pas toute seule, ne lui offrant qu'une apparence négligée, malgré cette veste qu'il portait par dessus. Enfin arrivé, du monde était déjà présent, ce qui le fit soupirer un instant en ouvrant la porte, avant que sa main ne vienne cacher sa bouche en caressant sa barbe fournie. « Je … Serais-je en retard ? Pardonnez-moi. ». Un petit sourire en coin, léger et lassé, avant de faire le tour des membres de la meute pour les saluer, prenant le temps d'un baiser sur le front, ou la joue, ainsi qu'une chaleureuse étreinte à Cassiopée et Katniss, voulant s'assurer que toutes deux allaient bien, avant de se retourner vers leur nouvelle chamane. Après une brève salutation, Isaiah se rapprocha au plus près d'elle, posant ses deux mains sur ses épaules, avec une tendresse infinie, pour lui adresser quelques mots. Mots qui, malheureusement, devaient être empreint d'une légère odeur d'alcool, malgré le café et le chewing-gum. « Notre meute a de la chance de pouvoir compter sur quelqu'un comme toi. Jamais je n'aurais pu espérer meilleure chamane pour nous, j'en suis heureux et honoré. ». Un petit sourire accompagné d'un bref baiser sur le front avant de se diriger vers Charlie, ni plus ni moins. La belle avait beau cacher sa tristesse, le loup n'était pas idiot. Même s'il ne la connaissait que depuis quelques mois, il pouvait imaginer sa peine et, si un jour elle voulait lui ouvrir son cœur, il serait présent. Cependant, notre homme ne voulait en aucun cas la forcer, alors, à part les petites attentions et les usages habituels au travail, Isaiah ne la pousserait pas à en parler, sans doutes était-ce trop tôt. Une fois arrivé devant son alpha, notre homme tenta un sourire, qui dépérit bien vite en croisant son regard. « Je ... » Ce fut un soupir qui termina cette tentative d'excuses. Tentative qui, sans nul doutes, se serait soldée par une remontrance, au moins. « Comment vas-tu ? » Il y eut un léger instant de silence, tandis que son regard tomba doucement vers son ventre, désespérément vide, chose qui sembla à nouveau briser quelque chose en lui, ne faisant que faner un peu plus l'éclat mourant de ses yeux. Remontant finalement son regard vers le sien, l'air presque abattu, le loup reprit doucement les mots, à voix basse. « Tu … Es-tu sûre de … De ce que tu vas annoncer ? J'ose espérer que tu as pris et repris le temps de repenser à ce rôle et, à ce que je peux apporter. Surtout après … Après tout ça. » Un léger soupir accompagné d'un sourire fuyant. « Enfin … Je suis désolé, tu es le chef, je n'ai rien à redire. Je suis simplement … Perdu, en ce moment. Pardonne-moi. »

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¤ MEMBRE DEPUIS LE : 08/04/2018

(je coderai plus tard je crois)

T'es perdu. T'as l'impression d'avoir sombré plus bas que jamais, que le peu de fondations que t'avais l'impression d'avoir enfin trouvé dans ta vie a volé en éclats avant Noël, et que tout n'est plus qu'un champ de ruines. T'as ta Louve qu'est sur le pied de guerre, qu'était prête à partir avec Charlie et Kenneth, qui s'en veut au fond de toi de pas avoir été là pour son alpha et son beta, tout autant que, paradoxalement, elle sait que tu n'avais pas assez d'expérience pour entrer dans le conflit. Et tu sais pas gérer ces sentiments contradictoires, tu souffres de te sentir encore et toujours aussi impuissant et inutile, et chaque jour qui passe ne rend ce sentiment que pire encore. T'as rien dit aux autres de tes rechutes plus fréquentes ces derniers temps. Et plus encore depuis que tu sens plus le lien avec Kenneth.

T'as l'impression de perdre ta famille, une nouvelle fois et tu le supportes pas. Tu voudrais être là pour Katniss, mais t'es trop souvent dans un état second que tu veux pas lui dévoiler - même si elle en est peut-être plus ou moins consciente, à vrai dire - pour t'autoriser trop souvent à la retrouver. T'as eu droit à des remontrances pour tes retards physiques à l'agence autant que dans le rendu de ton boulot, et tu stresses à l'idée de perdre ce job que tu chéris autant parce qu'il correspond enfin à tes attentes que parce que c'est ce qui te lie encore à Jesse même s'il est parti à l'autre bout du monde. De temps en temps, vous échangez un peu via Instagram, mais t'es de plus en plus noyé parmi ses groupies et tu sens bien que tu fais plus tellement partie de sa vie. Ou tu l'imagines ? Tu sais même pas trop, mais la distance te pèse. T'as besoin de te raccrocher à la meute et t'as l'impression de n'être qu'un poids pour elle... Et tu le vis vraiment pas bien.

Alors quand ils sont revenus après avoir tué cet alpha renégat, t'as ce sentiment collant de pas être à la hauteur, autant que Cynan ressent le besoin de retrouver la meute dispersée, de réunir des loups solitaires et de les guider sous la coupe de Charlie comme elle l'a fait par le passé avec Nalia. Mais qui tu serais, toi, pour guider qui que ce soit ? Tu sais bien que t'en es pas capable et tu vois toujours pas comment ça pourrait jamais être le cas.

Et tu stresses à mort de cette réunion chez ton alpha et t'as pas résisté à l'appel de l'alcool. T'es pas super clair quand tu te mets à marcher vers chez Charlie mais l'air frais te dégrise un peu. Et le sentiment de culpabilité qui t'étreint chaque jour un peu plus ne fait que grandir avec le retard que tu vas avoir ce soir. Tout le monde t'attend.

Tout le monde est là, de l'autre côté de la porte de celle qui prend la place de ta mère qu'elle en soit consciente ou non, et tu restes bloqué la main levée, prête à sonner, sans avoir encore appuyé sur le bouton.

Il te faut plusieurs minutes avant d'annoncer ta présence et peut-être qu'ils l'ont sentie, à l'intérieur, plus qu'ils n'ont entendu la sonnerie qui a enfin retenti. T'adresses un sourire embarrassé à qui vient t'ouvrir, pénètre dans l'appartement que t'as presque considéré comme le tien pendant un moment avec lenteur comme si tu craignais de déranger par ta seule présence aujourd'hui, et cherche désespérément le regard de Katniss pour ton à cette petite sœur que tu t'en veux - là encore - de pas avoir vraiment bien protégée. Sinon pourquoi arborerait-elle cet hématome, hein ? Tu te promets que tu lui en parleras plus tard au calme, mais tu sais pas quand...

- Bonsoir...

Tu peines à saluer tout le monde, adresses la salutation à la cantonade. T'es perdu, définitivement, entre les départs de Decima et Kenneth, la présence de Joanne et d'Isaiah que tu sais pas comment appréhender, ayant tendance à vouloir te raccrocher à lui autant qu'à refuser de le faire de peur qu'il disparaisse à son tour. T'es perdu, et incapable de t'autoriser à leur demander un soutien alors qu'ils ont tous, certainement, plus de raisons de souffrir que toi. Et tu restes dans l'entrée, comme si t'avais pas le droit de faire plus, alors que tu voudrais pourtant tellement t'installer sur ce canapé avec Katniss près de toi et une bière dans ta main...

¤ MEMBRE DEPUIS LE : 13/01/2018

La Meute

5 janvier 2019 - L’heure était grave. Importante. Et Charlie se devait d’être à la hauteur. Elle se devait de laisser de côté ses états d’âme, ses douleurs et souffrances qui lui vrillaient le crâne et le cœur. Elle devait être cette mère de famille présente, cette amie qui soutient, cette Alpha qui unit. Mais c’était difficile pour elle, à cause des regards, des silences, des gestes. Dur pour elle d’être forte quand elle sentait que chacun hésitait à lui poser certaines questions, que beaucoup s’en voulaient. Dur, quand elle ne parvenait pas à leur faire comprendre qu’elle était l’unique responsable.

À la demande de Charlie, qui dut répondre à un coup de fil rapide, ce fut Joanne qui alla ouvrir à celle que Charlie avait déjà identifié. Cassiopée entrait en général sans attendre, mais ce soir là, les choses semblaient différentes. Bien vite, mère et fille s’enlacèrent [color:8274=ff9999]Bonsoir ma belle, merci d’être venue. Parce que rien n’était obligatoire, même si chaque présence était plus que recommandée. Je prends une bière aussi avant qu’il n’y en ait plus, dit-elle en souriant à Pandora, attrapant une bière. Pandora qui, bien rapidement, se mit à parler avec Joanne. Une certaine tension planait, mais Pandora était toujours celle qui parvenait à détendre tout le monde. Alors elles papotèrent, de tout, de rien. Charlie s’occupa de sortir quelques gros paquets de chips et autres choses à grignoter quand elle sentit la présence de Katniss. Avec sa plus jeune fille, les choses étaient différentes. La gamine avait demandé à apprendre à se défendre et elle se débrouillait plutôt pas mal. Fronçant les sourcils, Charlie constata la joue déjà colorée de sa fille, signe qu’elle s’était battue. Elle l’observa, alors qu’elle saluait tout le monde. La mère n’eut rien à dire que déjà Katniss promettait que tout allait bien. J’espère que l’autre a eu plus mal que toi, dit-elle en souriant. Non, elle n’engueulerait pas sa fille. Ni pour ça, ni pour la bière qu’elle prit elle aussi. Évitons d’être ivres avant que ces messieurs arrivent. Elle se mit à sourire, même si le cœur n’y était pas trop. Et puis elle vit Katniss s’adresser à Joanne, la prendre dans ses bras. Et cela serra le cœur de la mère. Car oui, la Chamane avait subi d’énormes pertes elle aussi et se relevait à peine de la cérémonie d’Adieu pour Jack Miller, son Alpha. Tous ici étaient des âmes blessées.

Finalement Eddy, Ted, Cara arrivèrent aussi, chacun avec sa bonne humeur, leurs mots réconfortants et drôles. L’appartement se remplissait doucement. Si tous n’avaient pas pu venir, ils seraient malgré tout plus d’une dizaine à être présent cette nuit-là. Isaiah arriva finalement et Charlie fronça les sourcils en voyant sa mine. Elle lui laissa faire le tour des salutations jusqu’à ce qu’il arrive jusqu’à elle. Et elle sentit, le chagrin de celui qu’elle avait décidé de prendre pour Bêta. Veuillez nous excuser une minute, je dois dire deux mots à Isaiah. Suis moi dehors s’il te plaît... Charlie invita Isaiah à le suivre sur le balcon, s’éloignant un peu de devant les vitres du salon. Lorsqu’ils furent seuls et que les portes furent fermées, Charlie fit face au loup. Il faut que tu arrêtes Isaiah. Que tu arrêtes de douter. Où est l’agent de l’Alliance que j’ai connu, où est le guerrier qui s’est battu avec Jeanne d’Arc ? Mhmh ? Je ne vais pas bien Isaiah et c’est normal. Mais je n’ai pas besoin que tout le monde ait pitié de moi ou que vous vous donniez tous la faute. J’ai perdu mon bébé par MA faute Isaiah, pas à cause de toi. Moi, je crois que tu es capable d’endosser ce rôle. Mais toi, tu t’en sens capable ? Tu vas me faire faux bon comme Kenneth au moindre problème et arrivé à moitié ivre à chaque fois ? Tu dois te ressaisir et c’est un ordre. Charlie était ferme, intransigeante. Mais elle vint, malgré tout, prendre Isaiah dans ses bras, soupirant doucement. J’ai besoin de toi parce que tu es le seul capable d’endosser ce rôle. J’ai confiance en toi, Isaiah. Alors ressaisi toi, nous avons vécu assez de drames ok ? Certaines choses devaient être dites…

Quelques instants plus tard, Charlie et Isaiah furent de retour dans le grand appartement où Neal venait d’arriver, lui aussi avec une mine de déterré. Sa meute avait vraiment, vraiment pris un coup… Alors elle décida de ne pas attendre plus longtemps.

Bonsoir Neal. Merci à tous d’être venus. Je peux vous dire une chose, c’est que j’ai une sale gueule… Mais vous… Vous faites peur à voir sérieusement. Charlie souriait. Avec ses mots, elle voulait détendre un peu sa meute qu’elle sentait tellement sous pression. Bon, tout d’abord, je voudrais remercier Joanne d’être là. Je sais que tu viens tout juste de dire adieu à Jack et je sais à quel point tu dois souffrir. Merci d’être avec nous, vraiment. Tu as passé ces derniers mois à nous aider en l’absence de Decima et c’est énorme pour moi. Charlie leva sa bière pour trinquer à son honneur, bu une gorgée et reprit. Maintenant, j’aimerais vous demander quelque chose d’important. De très important. Arrêtez de me regarder comme vous le faites. J’ai perdu mon bébé, ça arrive tous les jours à des femmes. Je l’ai perdu par ma faute. Pas la vôtre. Et si Kenneth est parti, ce n’est pas de votre faute, ni de la mienne. Il s’en est allé parce qu’il ne pouvait pas supporter la perte de ce bébé. Quand j’ai réussi à le retrouver, il a été clair avec moi. Il ne pouvait pas supporter de vivre à mes côtés alors que je suis responsable de tout ça. Il pense à lui, avant tout. Il se protège. Et je ne le lui reproche pas. Alors j’aimerais que vous n’ayez aucune haine contre lui. De la colère si vous voulez. Mais il n’est qu’un Homme et personne n’est parfait. Kenneth vous aime, tous. Il a besoin de temps, mais je sais qu’il reprendra contact avec chacun d’entre vous. Nous avons tous souffert et nous souffrons encore. Mais on ne peut pas se laisser abattre d’accord ? J’ai besoin d’encore un peu de temps, pour remonter la pente. Mais ça va aller. Alors… ne vous inquiétez pas pour moi.

Charlie sentait la boule dans sa gorge, mais elle restait droite, debout, digne, face à cette meute assise, des bières à la main. Elle se devait de le rester.

Il est temps que tu reviennes, parce qu’Eddy il profite pour vider l’bar et draguer au lieu de faire son job, dit Ted en riant, se prenant un gros coup de coude dans les côtes de la part de Ted. Ces deux-là savaient vraiment rire au bon moment et cela soulagea Charlie. Si je ferme le bar à cause de vous, je vous castre les gars, ajouta-t-elle en souriant. Bon, avant qu’on passe aux choses sérieuses, est-ce que quelqu’un à quelque chose à dire à de tout ce que je viens de dire ?

Charlie avait besoin de laisser ses loups s’exprimer. C’était important pour elle. Car tous avaient subi la perte du bébé, l’absence de Charlie, l’abandon de Kenneth.

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¤ MEMBRE DEPUIS LE : 21/10/2017

Nouveau départ

TELL ME SOMETHIN' GIRL. ARE YOU HAPPY IN THIS MODERN WORLD? OR DO YOU NEED MORE? IS THERE SOMETHIN' ELSE YOU’RE SEARCHIN' FOR?

A la demande de Charlie, Joanne alla ouvrir la porte et tomba sur Cassiopée, la fille aînée de l’Alpha. Les deux femmes se firent la bise, se connaissant déjà. Mais bien évidemment, Joanne n’était pas totalement à sa place ici, du moins c’était son impression et elle ne pouvait en vouloir à personne. Toutes prirent une bière, cela permettrait certainement de les détendre un peu, Joanne étant particulièrement tendue et épuisée. Elle venait à peine de terminer la cérémonie d’Adieu à Jack, tué la nuit du 2 janvier. C’était le 4 au soir que le rituel pris fin, que Jack trouva les Ancêtres et que Joanne rentra chez elle. C’était là, que Charlie appela Joanne pour lui demander de la rejoindre au sein de sa meute. 24H plus tôt, seulement. Alors la Chamane était épuisée, physiquement et psychologiquement. Mais elle avait accepté, sentant que Milo ne tiendrait pas la meute, sentant le lien se briser petit à petit. Alors elle avait prévenu Mary, Milo et le reste de sa meute, leur disant qu’elle s’en allait. Et la voilà, ici, dans l’appartement de Charlie, prête à rejoindre sa meute. Jack lui avait dit de ne pas s’en faire, d’aller où elle devait aller, de suivre sa route… Elle savait qu’elle ne le trahissait pas, mais pourtant elle avait mal. Son deuil commençait à peine, faisant remonter la perte de son propre fiancé quelques mois plus tôt.

Ce fut Katniss qui arriva ensuite. La jeune louve, blessée à la joue, ne semblait pas trop savoir comment se comporter avec Joanne alors toutes deux se contentèrent des formalités avant que la jeune louve n’aille voir sa mère. Joanne avala une gorgée de bière quand elle fut surprise par le retour de Katniss qui vint la prendre dans ses bras. Et les mots de la jeune femme lui serrèrent le cœur. Merci Katniss, ça me touche, vraiment. Katniss avait beau être jeune, elle respirait la sincérité. En réalité, elle avait de qui tenir, Charlie était une femme incroyable. Quant à son père, Joanne ignorait pour le moment qu’il s’agissait de Joshua… LE Joshua qu’elle avait fréquenté à Rome quelques années plus tôt…

La suite de la meute arriva, tous se saluèrent. Joanne se sentait toujours peu à sa place, un peu tendue, même si Eddy semblait vouloir la détendre en la serrant fort dans ses bras. Il faut dire qu’elle avait déjà soigné le loup lors d’une de ses dernière bagarres. Isaiah arriva, gêné, sentant l’alcool. L’employé de Joanne n’allait pas très bien, elle le savait et avait déjà tenté de lui dire qu’il n’était responsable de rien. Malheureusement, la culpabilité pesait lourdement sur ses épaules. Il se montra malgré tout adorable avec Joanne, ayant pour elle des mots rassurants, baisant rapidement son front comme l’aurait fait une sorte de grand frère. Nous avons tous de la chance... se contenta-t-elle de dire, ne sachant pas si les autres membres de la meute étaient déjà au courant pour les dernières décisions prises par Charlie à leur sujet. Et, lorsque l’Alpha s’éclipsa avec Isaiah, Joanne sentit une sorte de pression sur les épaules de tout le monde. Ce fut Pandora qui vint parler avec Joanne, entre Sorcières, jusqu’à ce que Neal arrive.

La suite fut touchante. Charlie revint et prit la parole. Tous s’installèrent, à l’écoute de la Chef de meute. Et, lorsqu’elle remercia Joanne, la Chamane sentit les larmes lui monter aux yeux. La tristesse et l’amour envahir son cœur au point de déborder. Merci pour ta confiance Charlie. La gorge nouée, Joanne avala une gorgée de bière, séchant ensuite discrètement ses yeux. Ses pensées s’envolèrent rapidement vers Jack, sentant sa présence non loin d’elle. Charlie se lança ensuite dans un long monologue qui toucha certainement tout le monde. Même Joanne, qui n’était pas officiellement de la meute, avait été touchée par tout ça. Pourtant, elle avait été appelée au chevet de la Louve, lorsqu’elle avait perdu son bébé, pour l’aider et la soigner. Elle avait été une des première à voir l’Alpha, à éprouver sa douleur. Un moment terrible dont elle se souviendrait certainement toute sa vie. Charlie était forte dans cet instant si douloureux. Heureusement, Ted et Eddy y allèrent de leur humour. Et lorsque Charlie demanda si quelqu’un avait quelque chose à dire, voyant l’hésitation de certain, Joanne se lança.

Je sais qu’on se connaît mal, que je ne suis pas des vôtres réellement. Mais pour avoir eu deux meutes dans ma vie, je peux vous dire que les miennes n’étaient pas aussi soudées que la votre. C’est beau à voir. On sent l’amour, entre chacun d’entre vous. C’est un honneur de pouvoir vous côtoyer. Charlie, tu es une femme exceptionnelle, un vrai modèle de force, de courage. Si je devais être mère un jour, j’aimerai être comme toi. Tes filles ont énormément de chance et tu en as aussi. Ta meute est magnifique.

Joanne le pensait sincèrement. De ses deux meutes, aucune n’avait été en symbiose comme celle de Charlie. Haussant les épaules, elle s’arrêta de parler, laissant les autres prendre la parole.

( A toi @Cassiopée Spencer)

Joanne feat. la meute
codage Lilie

¤ MEMBRE DEPUIS LE : 15/08/2018

Katniss hoche la tête pour confirmer que l'autre a eu bien plus mal qu'elle. Hochement de tête qui se fait sans aucune fierté. Il est humain alors que Kat est une louve qui s’entraîne depuis cet été. Le combat était injuste, la môme s'était laissée emporter quand elle aurait dû passer son chemin. Elle ne préfère pas s'attarder sur cette histoire ce n'est pas le sujet de cette réunion alors c'est vers Joanne que Katniss est revenue pour la prendre dans ses bras, comme elle l'avait fait avec les autres. Après tout, Joanne avait bien aidé la meute ces derniers temps, depuis le départ de Décima. Il est normal de la traiter comme les autres membres de cette meute.

Une meute dans un piteux état. Réflexion que Katniss ne peut s'empêcher de faire au fur et à mesure des arrivées dans l'appartement familial. Dans tout ça, Katniss ne sait pas comment se positionner. La gamine a toujours eu du mal à gérer ses propres émotions, encore plus celles des autres. Depuis ce qui lui est arrivé cet été, elle fait de son mieux pour maintenir la tête hors de l'eau, pour se relever et en ressortir plus forte. Elle aimerait parfois, s'écrouler et se foutre en boule sous sa couette pour pleurer toutes les larmes de son corps et en vouloir au monde entier pour ce qui lui est arrivé. Mais elle n'a pas le monopole des problèmes, elle n'est pas la seule à aller mal. Et elle est là, à faire des efforts pour garder son sourire, saluer tout le monde de façon conviviale et joviale. Elle est là, à ne pas s'attarder sur le ventre de sa mère pour lui demander comment elle se sent toutes les trente secondes. Elle n'est pas là à regarder Joanne avec un air triste pour lui rappeler la perte de toute une meute. Non, Katniss elle essaye d'agir normalement pour aider tout le monde à aller de l'avant, pour qu'ils se remettent tous des derniers événements.

Et, la môme, bah elle ne comprend pas pourquoi c'est elle qui fait ces efforts-là, pourquoi c'est à elle que ça semble logique de le faire du haut de sa petite majorité légale. Elle ne pige pas quand Isaiah se pointe dans un piteux état. Dans le fond, elle lui en veut un peu. A lui, et à tout ceux qui n'agissent pas normalement avec sa mère. Elle leur en veut parce que, à agir de cette façon, ce sont eux qui oblige Charlie à être encore plus forte. Qui l'oblige à garder la tête hors de l'eau pour maintenir cette meute alors que ça devrait être aux autres de la soutenir elle. Katniss leur en veut parce que, plutôt que de la laisser faire son deuil, ils sont tous là à se reposer sur elle. Katniss elle veut bien entendre et comprendre la culpabilité de chacun mais, cette culpabilité ne fera pas remonter le temps. Aussi malheureux que ce soit, c'est fait. Et personne ne l'aide à agir de cette façon.

A aucun moment, dans l'esprit de Katniss, ça devrait être Charlie qui remet les pendules à l'heure avec Isaiah. Dans le meilleur des mondes, c'est l'inverse qui aurait dû se produire. C'est Charlie qui aurait dû s'effondrer pour la perte endurée, et les autres qui devraient être en train de lui mettre un coup de pied au cul pour qu'elle se ressaisisse. A croire que personne ne veut lui laisser son moment de faiblesse en continuant de s'appuyer sur Charlie. Parce que, en réalité, Isaiah n'est pas le seul à arriver dans un triste état. Neal suit le mouvement quand il arrive à son tour, sans trop savoir où se mettre. Katniss préfère boire une gorgée de sa bière pour ne pas trop laisser montrer cette déception ressentie.

Elle se tait la gamine. Elle ne dit rien quand sa mère reprend la parole pour s'adresser à tout le monde en leur disant d'arrêter de s’inquiéter pour elle. Bien gentille sa mère parce que, pour le coup, Katniss ne perçoit pas les choses de cette manière. Elle ne trouve pas qu'ils s'inquiètent pour elle. Non, en réalité, elle les trouve égoïste de penser à leur culpabilité plutôt que de l'aider dans cette épreuve. Katniss ne dit toujours rien sur le départ de Kenneth qu'elle vit pourtant comme un nouvel abandon. Les hommes dans sa vie, Katniss les perd un par un. Elle doit probablement les faire fuir, une connerie dans le genre, même si on lui donne toujours d'autres raisons. Mais là encore, ce n'est pas à elle de faire part de ses problèmes ou de sa façon de voir les choses. Il est question de Charlie et de la meute. C'est Joanne qui répond vraiment la première en soulignant l'amour qui règne dans cette meute et la femme exceptionnelle qu'est Charlie. Elle finit pour dire que cette meute est magnifique, ça doit être la phrase de trop qui fait exploser Katniss.

« Magnifique ? Vraiment ? » Katniss secoue la tête un peu hallucinée par le qualificatif choisi. « Ce n'est vraiment pas le mot que j'aurais choisi quand on voit la tête d'enterrement de quelqu'un. Je suis désolée mais, franchement, ça me saoule de voir ça. » Et désolée, Katniss l'est réellement parce que ce n'est pas le bon moment pour péter un câble. Mais c'est elle, et ses émotions mal gérées. « Je trouve ça nul que les gens s’apitoient sur leurs sorts quand on devrait tous être derrière Charlie. C'est elle qui devrait avoir le droit de s'effondrer et à nous de l'aider à remonter la pente. Au lieu de cela, c'est elle qui doit encore nous maintenir la tête hors de l'eau. On ne lui laisse même pas le temps et la possibilité de s'effondrer ne serait-ce qu'un peu. » Et elle s'en fiche que son discours passe bien ou non. Qu'on la pense injuste ou non. C'est son ressenti qu'elle se sent obligée de donner parce que pour elle, à cet instant, ça n'a rien de magnifique ou plein d'amour. « Tout le monde ici... » Elle pose son regard sur Joanne en sachant que ce n'est pas son cas mais, en même temps, la chamane n'est pas visée par ce qu'elle peut dire. Joanne aussi à de nombreuses pertes à pleurer, pourtant elle ne demande rien à personne. « A prêté allégeance quand Charlie est devenue Alpha. Ça ne veut pas dire qu'on doit toujours tous se reposer sur elle. Ça veut aussi dire que, parfois, c'est aussi notre rôle de faire attention à elle. »

Code by Sleepy

¤ MEMBRE DEPUIS LE : 08/04/2018

T'es paumé, tu le sais bien. Et voir Isaïah dans le même état que toi, ça t'aide pas. T'as perdu l'image d'un père, encore une fois. Tu sais bien que tu devrais pas te raccrocher comme ça à un autre, mais t'es pas capable de gérer autrement. Ou en tout cas, tu t'es persuadé de pas l'être. Charlie rejoint le salon, et tu fais un pas ou deux pour approcher légèrement, mais t'oses même pas rejoindre Katniss, tu t'en sens pas digne. Et il y a de quoi, avec ton air défoncé.

« Bonsoir Neal. Merci à tous d’être venus. Je peux vous dire une chose, c’est que j’ai une sale gueule… Mais vous… Vous faites peur à voir sérieusement. »

Charlie sourit, tu vois bien que c'est une boutade, mais tu baisses les yeux, immédiatement. Parce que tu te sens coupable, clairement, et que même si c'est une blague dans la bouche de ton alpha, tu sais bien qu'elle a raison.

« Bon, tout d’abord, je voudrais remercier Joanne d’être là. Je sais que tu viens tout juste de dire adieu à Jack et je sais à quel point tu dois souffrir. Merci d’être avec nous, vraiment. Tu as passé ces derniers mois à nous aider en l’absence de Decima et c’est énorme pour moi.
- Merci pour ta confiance Charlie. »

Tu hoches la tête, dans ton coin. T'aurais sans doute eu plus de mal encore pendant les dernières lunes, si la chamane avait pas été là. Et même si vous vous connaissez pas plus que ça, tu lui es particulièrement reconnaissant, d'autant qu'elle a une autre meute à gérer, en théorie. Et que tu peux pas t'ôter de l'esprit qu'elle devrait pas avoir à se coltiner un boulet comme toi.

« Maintenant, j’aimerais vous demander quelque chose d’important. De très important. »

T'aurais bien continué à fixer tes grolles, mais la demande de Charlie te fait relever la tête, les sourcils froncés. Et tu l'observes en silence, les mains nouées.

« Arrêtez de me regarder comme vous le faites. J’ai perdu mon bébé, ça arrive tous les jours à des femmes. Je l’ai perdu par ma faute. Pas la vôtre. Et si Kenneth est parti, ce n’est pas de votre faute, ni de la mienne. Il s’en est allé parce qu’il ne pouvait pas supporter la perte de ce bébé. Quand j’ai réussi à le retrouver, il a été clair avec moi. Il ne pouvait pas supporter de vivre à mes côtés alors que je suis responsable de tout ça. Il pense à lui, avant tout. Il se protège. Et je ne le lui reproche pas. Alors j’aimerais que vous n’ayez aucune haine contre lui. De la colère si vous voulez. Mais il n’est qu’un Homme et personne n’est parfait. Kenneth vous aime, tous. Il a besoin de temps, mais je sais qu’il reprendra contact avec chacun d’entre vous. Nous avons tous souffert et nous souffrons encore. Mais on ne peut pas se laisser abattre d’accord ? J’ai besoin d’encore un peu de temps, pour remonter la pente. Mais ça va aller. Alors… ne vous inquiétez pas pour moi. »

Forte. Elle est tellement forte, et toi t'es tellement faible ! T'en veux à Kenneth d'être parti parce que t'as l'impression d'être abandonné une fois encore, mais au fond, t'as pas vraiment le droit de le faire. Il te doit rien, et comme ton alpha vient de le dire : il se protège. Et il en a tous les droits. Ca te fait quelque chose d'entendre ces mots : "Kenneth vous aime, tous". Quant à ne pas s'inquiéter pour elle... Tu sens ta Louve réagir, tu sais qu'elle n'est pas d'accord. Et pour la première fois depuis des semaines tu l'écoutes plutôt que de la noyer dans l'alcool. Tu commences en tout cas, tandis que Ted y va de sa boutade à son tour, pour détendre l'atmosphère trop lourde.

« Il est temps que tu reviennes, parce qu’Eddy il profite pour vider l’bar et draguer au lieu de faire son job,
- Si je ferme le bar à cause de vous, je vous castre les gars. Bon, avant qu’on passe aux choses sérieuses, est-ce que quelqu’un à quelque chose à dire à de tout ce que je viens de dire ? »

T'hésites, mais t'arrives pas à trouver tes mots, pas tant que t'es encore en train de tergiverser avec celle qui a été si proche de Charlie par le passé et que t'as muselée trop longtemps.

« Je sais qu’on se connaît mal, que je ne suis pas des vôtres réellement. Mais pour avoir eu deux meutes dans ma vie, je peux vous dire que les miennes n’étaient pas aussi soudées que la vôtre. C’est beau à voir. On sent l’amour, entre chacun d’entre vous. C’est un honneur de pouvoir vous côtoyer. Charlie, tu es une femme exceptionnelle, un vrai modèle de force, de courage. Si je devais être mère un jour, j’aimerais être comme toi. Tes filles ont énormément de chance et tu en as aussi. Ta meute est magnifique. »

T'entends ce mot de loin, et si une part de toi voudrait y croire, et s'y raccroche de toutes ses forces parce que c'est le seul roc qui te maintient - un peu - à flots, à vous voir tous, là, tu peux pas t'empêcher d'être sceptique. T'as vu ta tête. T'as vu celle d'Isaïah. Tu vois la déception dans le regard de Katniss. Ca n'a rien de magnifique, loin de là. Et ce qu'a vécu Charlie encore moins. Et tu te sens encore plus coupable quand Kat' prononce les mots que tu devrais, toi, te décider à faire sortir de ta bouche scellée.

« Magnifique ? Vraiment ? Ce n'est vraiment pas le mot que j'aurais choisi quand on voit la tête d'enterrement de quelqu'un. Je suis désolée mais, franchement, ça me saoule de voir ça. »

Tu le prends pour toi, clairement. C'est peut-être pas le cas, mais tu le prends pour toi. Parce que t'es le premier à le penser.

« Je trouve ça nul que les gens s’apitoient sur leurs sorts quand on devrait tous être derrière Charlie. C'est elle qui devrait avoir le droit de s'effondrer et à nous de l'aider à remonter la pente. Au lieu de cela, c'est elle qui doit encore nous maintenir la tête hors de l'eau. On ne lui laisse même pas le temps et la possibilité de s'effondrer ne serait-ce qu'un peu. Tout le monde ici... »

Son regard te blesse, mais là où t'aurais juste pu t'effondrer et prendre la fuite, étrangement, tu te crispes, et sens la Louve gronder en toi. Ca lui plaît pas de se faire rappeler à l'ordre, mais elle gronde autant contre toi que la plus jeune de la meute.

« ... A prêté allégeance quand Charlie est devenue Alpha. Ça ne veut pas dire qu'on doit toujours tous se reposer sur elle. Ça veut aussi dire que, parfois, c'est aussi notre rôle de faire attention à elle.
- T'as raison. »

Tu t'es à peine rendu compte que t'as pris la parole. Et à vrai dire, tu t'adresses autant à Kat' qu'à ta Louve qui râle contre ça depuis des lustres. Et t'as honte de toi, terriblement honte... Comme à peu près tout au long de ta vie. Pourtant tu fais un pas de plus, pour manifester ta présence, ou pour attirer le regard de la petite Louve, qui sait ?

« J'ai jamais été quelqu'un de fort, je l'étais pas avant de rejoindre la meute, et... et je sais pas si je le serais jamais. Même avec Cynan en moi qui... râle autant que toi. »

Tu t'adresses clairement à Katniss, en réponse à ses incriminations pour le moins justifiées.

« Ce que je sais, c'est que... c'est que je serais peut-être pas là aujourd'hui si je vous avais pas rencontrés. Que j'aurais viré barge à pas comprendre la présence de Cynan dans ma tête, ou que j'aurais fini défoncé en OD dans une ruelle, je sais pas... »

Tu passes sous silence le fait que t'as replongé ces dernières semaines alors que tu faisais tout ce que tu pouvais pour te sevrer ces derniers mois. T'es juste conscient de la réalité : t'avais beau tenter de te décider à aller en cure, tu l'as jamais fait. T'avais trop peur d'être interné pour ces absences et ces images dans ta tête que tu comprenais pas, et chaque fois que tu prenais la décision de faire quelque chose contre tes addictions, tu finissais par sombrer davantage encore.

« Et t'as raison, on devrait tous être là pour te soutenir Charlie. Pour vous soutenir toutes... On devrait être là pour ça. »

T'as posé le regard sur Charlie, Cassiopée, Pandora, et Katniss ensuite. Cette famille dont tu fais pas vraiment partie, de par le sang, mais qu'a toute cette place dans ton coeur. Mais tu peux pas t'empêche de baisser la tête, malgré toute la résolution que t'as pu mettre dans tes propos précédents, et de murmurer plus pour toi que pour les autres.

« Je suis juste pas sûr du tout d'en être capable, ni que ça suffise... »

Et ça te bouffe, parce que t'as toujours ce sentiment poisseux de pas être à la hauteur. Pour personne, pas même pour la Louve au fond de toi.

Les arrivées se succèdent, les embrassades et les mots rassurants également, les regards inquiets envrers Charlie et Katniss ne peuvent eux aussi pas s'empêcher d'être présent, sans doute un peu trop même. J'ai moi même bien du mal à ne pas laisser ce genre de regard naitre dans mes yeux et ce même si je sais bien que ni ma mère ni Kat n'aiment ce genre de choses. Mais comment ne pas céder à l'envie de veiller sur elles, de les mettre sous cloches ? Comment ne pas céder à la peur alors même que je ne sais que trop bien, pour l'avoir vécu il n'y a pas si longtemps, à quel point garder ses problèmes et sa douleur pour soit peu détruire quelqu'un de l'intérieur. Je sent que cette soirée va être riche en un tas de choses, en émotions sans aucun doute mais aussi en mots, en nouvelles probablement. Parce que si chacun et chacune d'entre nous semble heureux et heureuses d'être ici tous ensemble je doute fort que notre simple plaisir soit la véritable raison de notre présence en ces lieux.

Comme à mon habitude j'aimerais en savoir plus, pouvoir prévoir les choses, pouvoir prévoir les réactions des autres. Oui je ne sais je ne devrais sans doute pas m'impliquer tant que ça, surtout après ce que j'ai vécu ces derniers mois, après avoir compris que porter trop longtemps de trop lourds fardeaux seuls est dangereux. Mais j'ai bien le droit à une petite dérogation là non ? Je m'en veux déjà d'avoir été en France lorsque Katniss a été enlevée et je m'en veux aussi de ne rien avoir pu faire pour calmer Kenneth pour l'empêcher de quitter le navire quand l'enfant que portait Charlie est mort. Oui là aussi je sais bien je n'y peux rien et je ne sais aussi que trop bien que je n'aurais rien pu changer dans sa tête et dans son cœur. Perdre un enfant fait un mal de chien, ça vous donne l'impression d'être déchirée de l'intérieure, dévastée brûlée. On s'en relève mais pas sans dégats. Oui je n'aurais rien pu faire pour lui mais je peux le faire pour Charlie, pour ma mère, pour celle qui m'a mise au monde et m'a tout donné, je lui doit bien ça. Mais je la connais aussi et je sais que je ne suis pas sa fille pour rien et qu'elle n'aimera pas que je fasse tout pour la mettre dans du papier bulle pour qu'il ne lui arrive plus rien. Alors j'ai décidé de me contenter de veiller sur elle du coin de l'oeil tout comme je le fais pour Katniss.

Peut être que je n'agis pas comme je le devrais, comme elles aimeraient que je le fasse mais tant pis, si c'est le cas elles n'ont qu'à me le dire. Je me contente donc de veiller de loin et de participer aux embrassades et aux premières petites conversations qui naissent ici et là. Isaiah et Charlie disparaissent mais je ne m'inquiète pas sachant le loup à même de gérer la situation et de rassurer notre alpha si il le faut. Je ne sais ce qu'ils se disent durant tout ce temps alors que Neal fait son entrée mais pour ça aussi je n'ai pas peur, nous saurons en temps et en heure j'en suis certaine.
Finalement ils reviennent et Charlie ne tarde pas à reprendre la parole pour parler comme une alpha mais aussi comme une femme forte, une femme qui ne veut pas se montrer faible devant nous, à tord ou à raison je ne sais pas encore. Elle nous dit de ne plus la regarder comme nous le faisons, de ne pas nous inquiéter, nous explique que Kenneth a besoin de temps. Tout cela, toutes ces paroles, ce qu'elle ressent, je peux le comprendre parce que je l'ai vécu mais aussi parce que je connais trop bien ma mère mais je ne suis pas d'accord, elle continuera à m'avoir sur le dos et pour le coup tant pis si c'est mauvais pour au pire j'irais prendre une cuite avec Mary, enfin...quand j'aurais réussi à lui remonter le moral également, puisque ma pauvre amie doit être au fond du trou elle aussi à l'heure qu'il est. D'ailleurs l'envie d'aller demander des nouvelles à Joanne me démange mais je n'en fait rien pour le moment, le plus important n'étant pas là mais bien autour de moi, cette meute, cette famille, c'est de ça qu'il faut que je m'occupe.

Charlie nous donne à présent la parole et si Joanne commence par la remercier et lui faire une salve de compliment ma petite sœur adorée, elle, ne semble pas être sur la même longueur d'ondes, semblant avoir besoin de laisser exploser la colère qu'elle a retenu trop longtemps jusque là. Elle nous accuse toutes et tous de nous reposer sur Charlie, de ne pas être assez présents et présentes, de ne pas être si magnifiques que ce que Joanne vient de dire. Oui elle est énervée la petite et elle est entrain de rouvrir des blessures chez les uns et les autres du moins chez moi elle y arrive. Oui je m'en veut de ne pas avoir été là, de ne pas avoir été forte pour elles deux, d'avoir été égoïste pour une fois. Mais je ne peux pas me rabaisser, je ne peux pas laisser faire une telle chose et je ne peux pas ne pas répondre à Katniss même si je ne suis pas certaine que ma réponse passe vraiment qu'elle ne m'en veuille pas parce que je ne compte pas lui donner totalement raison.

Tu as raison petite sœur, on ne peut pas toutes et tous se reposer sur Charlie, on est une meute et on devrait agir comme telle, en s'entraidant tous les uns les autres. On a tous merdé individuellement sur le coup. Si tu me visait moi oui je m'en veut de ne pas avoir été là pour toi et maman, pour vous tous, mais je ne m'en veut pas tant que ça...parce que si je n'avais pas fait ça, si je n'avais pas été retrouvé l'autre partie de mes origines pour qu'on me secoue les puces je ne serais peut être plus là avec vous.

Je marque une pause me rendant compte que pour le coup moi qui ne voulait pas rendre les gens plus mal à l'aise je viens sans doute de merder et ce n'est pas ça qui risque d'arranger l'état dans lequel se trouve Neal, cet état dans lequel nous nous trouvons tous. Je reprends malgré tout la parole voulant continuer sur ma lancée et tenter dans le même temps d'essayer de redresser la barre.

- En fait on ne merde pas, on est juste une meute qui n'a pas eu le temps de trouver ses marques comme il faut, une meute construite sur les ruines de tous les emmerdes qu'on a eu, des blessures que chacun d'entre nous n'a pas été foutu de refermer avant qu'une autre ne naisse. Il faut qu'on apprenne à s'aider les uns, les autres et aussi à parler quand ça ne va pas, briser la glace. D'ailleurs Katniss, Charlie je n'arreterais pas tout de suite de vous regarder comme si vous étiez en sucre, Joanne on ne se connait pas mais ça compte pour toi aussi. Parce qu'un deuil, la perte d'un enfant, d'un amour, de rêves, une agression ou même juste un coup de mou ça ne se soigne pas tout seul. Neal, pareil petit frère faut qu'on te foute des coups de pieds aux fesses pour que tu arrête de te rabaisser.

Je marque une nouvelle pause, me sentant presque mal à l'aise de la place que je viens de prendre avec ce discours moralisateur, à croire que Katniss nous à tous fait avoir un déclic. Mais en croisant le regard de Charlie je me rappelle que si nous sommes là aujourd'hui ce n'est surement pas pour se rejeter la faute les uns les autres. Aussi je balaie nouveau l'assemblée du regard avant de reprendre.

- Mais tous se remettre en question et se mettre à broyer du noir ce soir n'est pas la solution. On peut réussir à s'épauler les uns les autres sans que l'un ou l'autre ne reste de côté, j'en suis certaine, mais je crois que si on est là ce soir c'est pour une autre raison, n'est ce pas maman ? Sinon tu nous aurait fait venir sur un ring non ?

Un peu d'humour alors que je me rends compte que j'appelle Charlie « maman » depuis quelques fois ce soir la preuve sans doute que j'ai besoin d'être là comme sa fille et pas seulement comme une membre de sa meute. A présent je lui laisse la parole ou la laisse à Isaiah ou à qui voudra sachant déjà que j'en ai peut être trop dit.

¤ MEMBRE DEPUIS LE : 12/12/2018

« Un nouveau départ »

La meute du Centre

Malheureusement, cette situation était inévitable. Il n'y avait qu'à voir la tête que tirait Isaiah en ce jour. L'homme savait très bien ce qui l'attendait, devenir Bêta, cela aurait du être perçu comme un honneur, pourtant, lui n'était pas au top de sa forme. Un peu d’appréhension, un peu de peur aussi, celle de mal faire les choses, n'aidaient pas. Comment lui, qui n'avait jamais connu de meute avant celle-ci pouvait-il devenir un bon élément ? Comment un solitaire pouvait-il être un bon second ? Que pouvait-il apporter à Charlie et aux siens ? Il n'était qu'un guerrier, après tout. Un simple loup qui fut obsédé, la majeure partie de sa vie, par le combat. Était-ce là un bon choix ? Non pas qu'il remettait en cause la décision de son alpha mais, serait-il à la hauteur des espoirs de cette femme ? La décevoir était probablement ce que le vieux loup redoutait le plus. Elle était le genre de chef que, toute sa vie, il avait cherché à suivre, en vain. Ainsi, n'être qu'une désillusion pour elle serait, à ses yeux, une des pires choses qu'il ait pu faire dans son existence. Il y avait aussi cette culpabilité, ce trou noir sans fond qui aspirait son âme nuit et jour, ne lui faisant que revoir encore et toujours cette soirée, ne le confortant que de plus en plus dans cette idée fixe : c'était lui et seulement lui, le responsable de touts ces malheurs. Ainsi donc, dans un bien triste état, son ancienne collègue l'invita sur le balcon, pour lui parler en privé. Ce qu'elle put lui dire, Isaiah se l'était déjà imaginé mais, cette étreinte qu'elle lui offrit, comme pour tenter de le rassurer, ça, jamais il ne s'y serait attendu. Cela lui offrit un petit sourire en coin, avant de souffler doucement des excuses. « Je suis désolé. » Se retirant doucement, une main passa sur son visage comme pour s'essuyer de quelque chose, dépité. « Jamais je ne t'abandonnerai. Tant que tu m'accepteras à tes côtés, je resterai. Vois-tu, je t'ai juré allégeance et, peut-être ne suis-je qu'un vieil homme borné mais, je n'ai jamais eu qu'une parole. Contrairement à ce que tu penses, je n'ai pas pitié de toi, je sais à quel point tu es quelqu'un de solide, c'est simplement que … Que … Je n'ose même pas imaginer ta peine et, j'ai beau voir et revoir cette soirée, tourner dans ma tête, je me dis que j'aurais pu … Non, j'aurais du faire quelque chose. Te dissuader, combattre à ta place ou … Ou même abattre sa sœur. Je me dis que, notre homme se serait été sur moi, probablement. Il m'aurait suffi de lui trancher la tête et … Rien de tout cela ne se serait produit. » Une grimace se dessina progressivement sur son visage, avant que des yeux abattus ne se relèvent vers le ciel, rêveur un bref instant. « Et, je dois bien t'avouer être effrayé par tout ça. Terrorisé même, de te décevoir, de ne pas être ce … Cet homme que tu sembles voir en moi. Tout ce que j'ai fait, au cours de mon interminable vie fut de me battre, encore et encore, je n'ai jamais connu ... » Se retournant vers la vitre, notre homme désigna nonchalamment le reste de la meute. « Tout ça. Je souhaite, sincèrement, un avenir radieux à chacun d'eux, que cette meute puisse grandir et prospérer mais, j'ignore si je serais digne de cet honneur que tu me fais, même si je ferais tout mon possible pour.» Se retournant finalement vers son amie, l'ancien posa doucement une main sur son épaule pour prononcer quelques derniers mots. « Je serai ton bêta, jusqu'à ce que la mort me prenne ou que mon âge ne devienne un problème. Tout ce que je te demande en retour c'est de me laisser combattre, moi, nos ennemis. Mes compétences en ce domaine sont probablement la meilleure chose que je puisse apporter aux nôtres et, je refuse que pareille chose puisse se produire à nouveau. Enfin, quoi qu'il puisse se passer, je serai là. Si tu as besoin de quoi que ce soit, tu pourras compter sur moi.»

Bientôt, tout deux rentrèrent dans la maison et, avec l'arrivée des retardataires, la discussion commença, mais surtout, une mise en garde de la part de Charlie, demandant simplement à ce que tous arrêtent de la regarder ainsi, de la prendre en pitié. S'ensuivit divers échanges et, le plus étonnant fut les mots de Katniss, en dépit de son jeune âge, la louve avait raison et, semblait appuyer là où ça faisait mal. Une vraie alpha en devenir. Tous eurent quelque chose à y répondre, tandis que Cassiopée, de son côté, semblait avoir mis le doigt sur quelque chose. Charlie ne les avait pas fait venir pour rien, chose qui tira un petit sourire nerveux au vieux loup. Dans tous les cas, il s'avança d'un pas, grimaçant légèrement. « Que ce soit la plus jeune qui nous donne une leçon de vie, s'en est presque déprimant. Une chose est sûre, cependant, c'est qu'il s'agit bien de ta gamine. » Un petit rire doux et amusé en regardant Charlie, avant de reprendre en douceur. « Je me dois de m'excuser, auprès de vous tous. J'étais là quand tout ça s'est produit, incapable de faire quoi que ce soit pour empêcher le désastre et, il semblerait que l'ignoble sentiment de culpabilité qui en a résulté ait fini par me ronger bien plus que je ne l'aurais cru. Pourtant, cette … Chose semble, effectivement, bien dérisoire en comparaison de ce que peut ressentir notre cheffe. Au cours de ma longue vie j'ai eu à traverser la perte d'enfants, moi aussi, mais pas de cette façon. Je n'ose même pas essayer de m'en souvenir et, je préfère ne pas essayer d'imaginer cette peine qui te traverse, mon amie. Voyez-vous, les semaines qui ont suivies, j'étais bien trop occupé pour réfléchir à tout ça, entre le travail à la librairie et de devoir sensiblement tenir les rennes de la meute, je n'avais le temps de rien. Cependant, une fois ma vie redevenue normale, je vous avouerai avoir eu un long moment de faiblesse qui se traduisit par ... » Grimaçant, honteusement, les yeux du loup se baissèrent vers son buste, pour désigner nonchalamment de ses deux mains son apparence débraillée et peu reluisante. « Tout cela. Je n'ai pourtant pas droit à pareille réaction, ce n'est pas moi qui ait perdu un membre de la famille, même deux. J'aurais du, te soutenir au lieu de ça … J'aurais du vous soutenir vous. Peut-être n'est-ce qu'un détail, ou peut-être est-ce idiot comme raisonnement, mais je suis le plus ancien, dans un certain sens, je me dois de montrer l'exemple, chose que je n'ai pas su faire, alors, j'ose espérer que vous finirez par pardonner cet moment d'égarement. Dans tous les cas, ma chère Katniss, je te demanderais, s'il te plaît, de venir me coller ton poing dans le visage, si jamais tu me vois ainsi repartir dans de sombres travers. Il semblerait que tu sois bien plus apte à voir cela que moi. » Un petit rire léger et Isaiah s'écarta d'un pas, comme pour rejoindre un cercle imaginaire, tandis que son cœur semblait s'accélérer. La suite de la soirée, il la connaissait. Autant il était certain que Joanne ferait une parfaite chamane, après tout, la belle semblait parfaite en bien des points mais, lui … Après de tels événements et pareil comportement, comment réagirait le reste de la meute ? Y aurait-il de la jalousie ? De l'incompréhension ? Et puis même, lui, que devrait-il dire ? Comment devrait-il réagir ? Bien trop de questions se bousculaient dans sa tête.

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¤ MEMBRE DEPUIS LE : 13/01/2018

La Meute

5 janvier 2019 - Ce fut Joanne qui prit la parole la première, osant devancer tous les membres de la meute. La Chamane était une femme particulière, exceptionnelle et toujours présente pour les autres. Elle avait traversé, et traversait toujours, des épreuves difficiles, douloureuses. Et malgré la douleur, la fatigue et le deuil, elle avait répondu présent. Charlie ne pouvait que l’admirer pour ça. Les mots de la Chamane étaient sincères et pleins d’amour, de respect pour cette meute qu’elle allait intégrer. Ses mots pour Charlie ne pouvaient que la toucher, dans son cœur de mère, et de femme. Ce fut avec un sourire et un hochement de tête que la Louve remercia la jeune femme. Katniss fut la suivante et jamais Charlie n’avait vu sa fille ainsi. La gamine n’en était plus une et les mots qu’elle choisissait, rendaient sa mère tellement fière. A aucun moment elle ne l’interrompit, la laissa lâcher sa colère face aux autres membres de la meute ici présents. Elle lâcha une réelle bombe, pointant du doigt ceux qui, selon elle, n’avaient pas à se plaindre et à être égoïste ; ceux qui n’aidaient pas sa mère à sortir la tête hors de l’eau. Charlie se força à retenir ses larmes, tant touchée par les mots de cette jeune femme de dix-huit ans. Une jeune femme, la plus jeune de tous, qui avait tellement raison. Sa colère, en tant que fille, était légitime. Charlie l’aimait, tellement. Elle le lui dirait, lorsqu’elles seraient seules. Elle lui dirait à quel point elle a été fière d’elle, fière de ses mots, de cette prise de parole forte. Sa fille avait dû grandir, trop vite, depuis son agression, son enlèvement. Elle avait souffert de la perte du bébé, du départ de Kenneth. Katniss, ce soir-là, était devenue une vraie femme aux yeux de sa mère, une vraie louve, prête à prendre de vraies responsabilités. En quelques minutes, elle venait de remettre tout le monde à sa place, chaque adulte présent dans ce salon.

Charlie ne voulait pas voir ses loups se lamenter. Elle voulait une meute forte, solide. Car la lutte serait difficile. Tous, ici présent, avait quelque chose à perdre, des coups à prendre et à donner. Les Vampires étaient de plus en plus actifs et Joanne était la preuve vivante, son Alpha venant de mourir, tué par des Vampires. Si, pour le moment, personne ne savait encore qui avait tué Jack, Charlie n’avait aucun doute sur la race des coupables…

Les réactions continuèrent. Neal, puis Cassiopée, prirent la parole. Chacun se donnait la faute et donnait raison à Katniss. Tous souffraient et Charlie en avait conscience. Perdre Kenneth avait été difficile pour chacun d’entre eux, l’homme ayant été un réel pilier, ami, père, pour chacun d’entre eux, à sa manière. Mais Charlie ne voulait pas d’une meute abattue, d’une meute dépressive. Charlie voulait des loups heureux, unis. Sa meute ne survivrait pas. Et, lorsque Isaiah prit la parole, tous l’écoutèrent également. Le vieux loup avait raison, plus que chacun des autres, d’être marqué par ce qui s’était passé. Il avait été présent lors de l’attaque mortel pour le bébé de Charlie. Qu’il s’en veuille, Charlie pouvait le comprendre. Mais il était hors de question que cela le rende dépressif et triste à plein temps. Si elle voulait de lui comme Bêta, c’était parce qu’elle connaissait un homme battant, un homme solide.

Je crois qu’on devrait tous arrêter de se plaindre. Katniss à raison. Pour certains, nous sommes adultes et loups depuis des centaines d’années. On n'a pas l’droit de s’apitoyer comme ça. Charlie, tu sais que j’suis là pour toi. Je l’ai toujours été depuis qu’on s’connait. Lâcha Ted en s’enfonçant dans un fauteuil, sa bière à la main. A cet instant, la sonnerie de la porte retentit et Pandora fit signe qu’elle allait s’en occuper. Les pizzas arrivaient. Face à sa meute, Charlie prit une grande inspiration.

Katniss, toi et moi, nous aurons une discussion quand tout ceci sera terminé… Parce qu’il va falloir qu’on parle du fait que tu es une femme et que t’es plus mon bébé. Je suis toujours fière de toi. Mais ce soir tout particulièrement. Tu es, de toutes les personnes ici présentes, la plus consciente et réaliste. Le regard de Charlie était plein de fierté pour sa fille. Notre meute est en danger. Elle l’est parce que, plus que jamais les Vampires nous livrent une guerre. Jack Miller est mort. Si nous ne savons pas encore qui en est responsable, il ne fait aucun doute que les Vampires doivent être coupables. Une meute ne se construit pas sur des larmes et des personnes qui s’apitoient sur leur sort. Je ne veux pas des guerriers sanguinaires. Mais je veux une meute soudée. Une meute prête à se battre. Ainsi, je suis prête à entraîner chacun d’entre vous, pour que vous sachiez vous défendre face au danger. Mon deuil ne m’empêchera pas d’être votre Alpha. Mais je veux mener, guider, une meute qui a du cran. Une meute qui ne se laissera pas faire. Avec le décès de Jack, nous aurons certainement de nouveaux membres dans notre meute. Nous nous devons de les accueillir et de leur montrer que la meute du Centre n’est pas une meute stupide et larmoyante.

L’un après l’autre, Charlie les regarda. Sa voix était grande, forte, sérieuse. Pandora, discrètement, déposa les pizzas sur la table basse, sous le regard tendre de sa mère.

Pour que je puisse me reposer encore un peu, sans avoir peur pour vous, j’ai besoin d’avoir des personnes sur qui compter. Ainsi, Joanne, malgré le deuil, a accepté de rejoindre notre meute. Dès aujourd’hui, elle devient notre Chamane. Je ne te remercierais jamais assez pour ça et tu le sais. Ma meute est ta meute. Tes pouvoirs resteront puissants et tu pourras toujours compter sur nous. Nous te laisserons tout le temps nécessaire pour te relever, faire ton deuil… J’espère que vous serez tous d’accord avec ma décision.

Charlie attendit les accords de chacun avant de reprendre. De toutes manières, Joanne avait été suffisamment présente pour eux depuis plusieurs mois ; présente pour Charlie aussi.

Je considère qu’une bonne meute est une meute avec un Alpha conscient de ses qualités, mais surtout de ses faiblesses. Je ne suis pas la personne la plus posée au monde et j’ai besoin de quelqu’un d’expérience pour m’aider et m’épauler, me seconder. C’est pourquoi, j’ai demandé à Isaiah de devenir mon Bêta. J’ai travaillé avec lui, pendant de nombreuses années, au sein de l’Alliance. L’image qu’il donne de lui aujourd’hui n’est pas la bonne, mais je ne peux t’en vouloir t’avoir été touché. Encore une fois, je le redis, j’ai perdu cet enfant par ma faute. Pas la tienne. Je suis responsable de mes actes. Pas toi. Personne ici n’a à s’en vouloir.

Les choses devaient être dites ; devant tout le monde.

Et comme les choses se font avec votre accord, je veux savoir si quelqu’un est contre les rôles de Joanne et Isaiah ? Nouveau départ pour notre meute. Je nous veux solides et unis. Qui est d’accord pour ça ?

Ted, dans son coin, accompagné d’Eddy, leva sa bière vers leur Alpha, signe qu’ils suivaient la louve, quoi qu’il advienne.

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¤ MEMBRE DEPUIS LE : 21/10/2017

Nouveau départ

TELL ME SOMETHIN' GIRL. ARE YOU HAPPY IN THIS MODERN WORLD? OR DO YOU NEED MORE? IS THERE SOMETHIN' ELSE YOU’RE SEARCHIN' FOR?

La meute était fébrile. Joanne pouvait le sentir. Les énergies des loups étaient particulières. Certains étaient tendus, d’autres tristes, effondrés. Tous devaient surmonter pertes et deuils. Mais elle aussi. Non pas qu’elle aimait se faire plaindre, loin de là. Mais Joanne aurait eu besoin, elle aussi, de bras réconfortants. Elle n’avait plus personne… Mary allait faire sa guerre, son deuil. Et même si les deux femmes se verraient encore, Joanne savait que plus rien ne serait pareil. Parviendrait-elle à trouver une nouvelle et vraie famille ici ? La meute de Charlie lui avait déjà prouvé qu’elle était unie. Les loups avaient déjà fait preuve de beaucoup de gentillesse envers elle. Tous étaient des êtres particuliers, avec des histoires particulières. Mais parviendraient-ils à faire confiance en une nouvelle personne ? N’auraient-ils pas de perdre à nouveau quelqu’un ? Joanne pourrait le comprendre et ferait en sorte de ne décevoir personne. Mais tout allait si vite qu’elle aurait besoin, elle aussi, de prendre du temps pour elle, pour se remettre sur pied.

Après elle, ce fut Katniss qui prit la parole. Digne fille de sa mère, elle s’exprimait avec une aisance particulière pour une jeune fille de son âge. Joanne pouvait sentir sa louve, perturbée, énervée. Et la jeune fille avait raison. D’après ce qu’elle savait de Katniss, elle avait été extrêmement proche de Kenneth, le compagnon de Charlie. La gamine venait donc de perdre son repère masculin, ainsi que le bébé de sa mère. Katniss avait perdu beaucoup trop. Mais c’était elle qui faisait la morale à tout le monde. Elle avait tellement raison. Une meute devait être construite sur de bonnes bases et un Alpha devait pouvoir se reposer aussi sur les membres de sa meute… Jack avait fait des erreurs, il n’avait pas écouté ses membres et il avait fini par le payer. Assise sur une chaise de la table à manger, Joanne observait l’assemblait. Beaucoup souffraient, pour des raisons différentes. Decima lui avait parlé, à plusieurs reprises, de chacun des loups. De Cassiopée et des émotions qu’elle dégageait ; de Neal et de sa louve réincarnée. Joanne n’avait pas encore pris le temps de parler individuellement à chacun, mais elle le ferait une fois les choses apaisées, une fois chacun un peu plus en forme. Pour le moment, elle écoutait chacun parler. Le dialogue était primordial selon la Chamane. Ici, chacun prouvait ses souffrances et ses faiblesses.

Lorsque Charlie reprit la parole, passé les félicitations touchantes à sa fille, l’Alpha expliqua les choses. Expliqua les menaces et l’importance d’avoir une meute forte et unie. Joanne ne pouvait qu’approuver les dires de Charlie. La meute de Jack avait toujours été soudée, mais les derniers mois furent bien plus compliqués que prévus. Les tensions s’étaient mises à grandir et Jack n’avait pas su les faire taire, les apaiser. Charlie saurait, Joanne en était certaine. Mais il était important que chacun ait conscience de ce qui les attendait. Rien n’était rose. Ils ne devaient pas vivre avec la peur au ventre, mais ils devaient savoir que le danger était réel. Charlie, toujours sincère, assuma ses erreurs, ses fautes et ses responsabilités. Personne ne pouvait comprendre ce que la Louve ressentait et pourtant Joanne sentait sa souffrance.

L’heure était venue. Charlie annonçait les changements à venir. Joanne Chamane, Isaiah Bêta. Mais, en tant que bonne Alpha, elle voulait l’accord de chacun de ses membres. La jeune femme osa lever la main, Charlie lui donna la parole. Je … c’est difficile de passer après tout ça et encore une fois, merci Charlie pour ta confiance. Mon Alpha est mort. Jack est mort. Charlie n’exagère pas le danger. Le Centre, est pour le moment pas mal épargné, mais je pense que ça ne va pas durer. Vous devez avoir conscience que la guerre entre loups et Vampires est ouverte. Même si vous êtes pacifistes, vous devez être prêts. Si vous acceptez de m’avoir dans votre meute, j’aimerais pouvoir parler, individuellement, avec chacun d’entre vous. Apprendre à vous connaître réellement. Je sens vos loups, leurs énergies, leurs colères et leurs peines. Vous devez apprendre à évacuer ça, ne pas vous mentir, vous dire les choses. J’ai perdu mon Alpha parce qu’il est resté borné dans ses décisions… En réalité, j’ai perdu deux meutes à cause de ça… À cause des égos de chacun, des mensonges et des non-dits. Ne faites pas la même erreur. Parce qu’en plus d’un Alpha à perdre, vous perdrez une amie, une mère. Charlie est votre Chef, mais vous devez la protéger. Chacune de vos actions pourra retomber sur elle. Soyez soudés. Toujours. Ne vous cachez rien. Pour ma part, je ferai tout mon possible pour vous aider. Comme Charlie, j’ai juste besoin d’un peu de temps pour faire mon deuil. Mais je suis là pour vous, comme je l’ai été durant ces dernières semaines.

Joanne regarda chaque loup, avec un léger sourire aux coins des lèvres. La fatigue et la tristesse se lisaient sur son visage. Intégrer une nouvelle meute était difficile et elle savait que Charlie patienterait encore quelques jours pour mettre en place la cérémonie d’allégeance. Mais pour le moment, c’était à la meute toute entière d’accepter Joanne et Isaiah à leurs nouvelles places.

Joanne feat. la meute
codage Lilie

¤ MEMBRE DEPUIS LE : 15/08/2018

C'est Neal qui réagi le premier en disant qu'elle a raison. Et ça l'étonne la gamine qu'il soit le premier à parler. Neal c'est celui qui reste toujours un peu en retrait, qui a encore du mal à se positionner dans cette meute et dans cette famille. Elle le sait. Elle le comprend. Pas pour rien qu'elle se sent proche du loup, les deux ne sont pas encore en harmonie avec leur loup. Alors oui, ça la surprend de l'entendre et de le voir s'avancer. Ça la fait sourire, ça la rend fière. Ce pas en avant il est important. Ce n'est pas juste un pied devant l'autre c'est comme une volonté de vouloir se bouger, de vouloir faire mieux et de se prendre en main. Elle lui sourit, elle a envie de lui sauter dans les bras et de le remercier. Si elle ne fait rien pour le moment, c'est seulement pour laisser le temps aux autres de réagir, s'ils le veulent, à ce qu'elle vient de dire. Alors, dans l'immédiat, Katniss se contente de hocher la tête. Si, il en est capable. Ça prendra le temps que ça prendra mais il y arrivera.

C'est au tour de Cassiopée de prendre la parole. La grande sœur qui n'est pas arrivée débraillée, qui n'est pas arrivée saoule et qui, de toute évidence, c'était un peu éloignée pour s'occuper d'elle. En gros, une des personnes qui n'étaient absolument pas visée par le discours de Katniss. Parce que la môme, ce qu'elle voulait que les gens arrêtent, c'était de venir se plaindre auprès de Charlie en l'empêchant de faire son deuil. Cassio, elle est partie réglée ses problèmes. Cassio c'est justement celle qui a laissé un peu d'air à sa mère pour pouvoir faire son deuil. Alors soit Katniss n'a pas été claire, soit les deux sœurs on un problème de communication. Oui Kat elle veut que les gens aident sa mère mais, elle entend aussi que chacun à ses problèmes. Elle préfère que les gens gèrent leurs soucis plutôt que de demander à Charlie de les régler pour eux, au moins un petit temps. Ce petit temps dont elle a besoin pour régler ses propres problèmes. Bref, c'est un peu avec des yeux ronds d'incompréhension qu'elle laisse sa sœur déballer tout ce qu'elle a à dire. Faut croire que si elle se sent visée, c'est qu'elle a des choses qui ne passent pas non plus. Autant la laisser vider son sac même si, pour le coup, Kat ne comprend pas trop. Une courte seconde, Katniss lance même un regard à sa mère l'air de lui demander si elle avait merdée à ce point dans son discours pour avoir une telle réaction. Dans tous les cas, Kat ne répond rien puisque Cassio estime qu'ils sont tous là pour une autre raison. Kat n'est pas certaine que ce soit le cas : se trouver en tant que meute, dire ce qu'on a à dire. Ça semble pourtant plutôt important. Soit.

Puis c'est au tour d'Isaiah qui, contrairement à sa sœur, était clairement visé dans le discours de Katniss. Elle affiche une mine navrée quand il commence à dire que sa petite leçon est déprimante. Mais, en vrai, elle est super contente quand elle entend la suite. Isaiah a compris ce qu'elle voulait dire. Isaiah il s'explique sur son comportement, il parle de cette culpabilité ressentie. Katniss en est navrée pour lui, faudra qu'elle aille le voir dans peu de temps. Qu'elle aille lui rappeler que sa mère est une fichue tête de mule et que, quand elle a décidé quelque chose, elle le fait. Isaiah aura peut repasser le film dans sa tête, encore et encore, Katniss ne croit pas qu'il aurait pu faire quelque chose. En tout cas, elle ne lui en veut pas. Pour ce que ça vaut. La gamine se retrouve à baisser la tête, un peu gênée, quand il fait référence au fait qu'elle semble savoir user de ses poings. Ça ne l'empêche pas pour autant de sourire à ce qu'il a demandé juste avant. « Promis, je ferais ça. »

C'est quand sa mère reprend la parole que Katniss a envie de disparaître. Du moins, aux premiers mots, elle s'attend à se faire passer un savon. Alors, quand elle comprend que ce n'est pas le cas, c'est un regard étonné qu'elle lance à Charlie. Sa mère ne la voit plus comme un bébé, sa mère est fière. Et ça, Katniss, elle doit faire un gros effort pour ne pas se mettre à chialer comme une gamine. Puis Charlie parle des dangers à venir – encore d'autres, il va falloir s'y habituer – et de ce qu'elle souhaite pour la meute. Katniss profite de ce discours pour poser sa bière sur la table basse et se déplacer afin de se retrouver à côté de Neal. C'est sa main qu'elle attrape sans un mot, c'est le haut de sa tête qu'elle vient appuyer sur l'épaule du loup. Une manière de lui faire comprendre qu'elle ne le déteste pas, au contraire. Et qu'elle veut être là pour l'aider, pour qu'il sache qu'il est capable de plein de choses. Faut seulement s'y mettre. Si elle arrive à évoluer, Neal peut aussi le faire.

Un hochement de tête fait comprendre qu'elle est d'accord avec la décision de Charlie concernant Joanne. De toute façon, Jo est déjà là, à les aider depuis quelques temps. Elle a toute sa place dans la meute. « Oh trop cool. » La réflexion lui échappe quand Charlie dit choisir Isaiah comme bêta. C'est quand elle voit quelques regards se poser sur elle que Katniss se ratatine un peu dans une excuse. Faut qu'elle apprenne à parler quand c'est son tour. Elle est vraiment contente de ce choix. Il ne montre pas le meilleur de lui-même ce soir mais, il a tout pour ce rôle. Ça lui fait peur à Katniss parce que le dernier homme dont elle était proche et qui avait cette place c'est barré. Elle est obligée de penser au fait que Isaiah va faire la même chose, ils le font tous. Mais ce soir, c'est décidé : pas de mauvaises pensées. Quand Charlie demande si tout le monde est d'accord avec ses décisions, Katniss commence à ouvrir la bouche pour réagir encore de manière spontanée. Mais, elle se retient. Faut qu'elle arrête de faire ça.

C'est Joanne qui parle, qui dit vouloir voir tout le monde de manière individuelle pour parler. Il ne faut rien se cacher. Franchement ça fait flipper Katniss parce qu'elle est la première à cacher des informations sur son enlèvement mais, c'est pour le bien de tout le monde. Surtout de sa mère qu'elle ne veut pas voir culpabiliser encore plus. Kat trouvera bien une parade le moment venu alors, en attendant, elle s'empresse de donner son avis. « Je suis carrément pour ce genre de décision. Joanne, elle a carrément trop la classe comme chamane. » Et elle l'a sans avoir été officiellement dans la meute alors, maintenant ? Pff, Katniss n'ose même pas imaginer ce que ça peut donner. « Et pour Isaiah... Bah clairement tu étais visé par ce que j'ai dit tout à l'heure mais ça n'empêche pas d'avoir confiance en toi et en tes capacités. En plus tu expliques super bien quand il s'agit d’entraînement. C'est un grand oui à cette décision aussi. »

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¤ MEMBRE DEPUIS LE : 12/12/2018

« Un nouveau départ »

La meute du Centre

Après quelques échanges de plusieurs membres de la meute et, surtout, après avoir été sermonné par Katniss, il y eut quelques phrases envoyé, à droite et à gauche. Certains tentèrent de se dédouaner et, de son côté, Isaiah se contenta de s'excuser, pointant du doigt ses torts et ce moment d’égarement qu'il reconnaissait sans mal. Cette culpabilité avait eu raison de lui et, tant bien que mal, notre ami voulait s'assurer que plus jamais cela ne se reproduise, proposant à la plus jeune membre du groupe de venir lui décrocher la mâchoire d'un coup de poing, si cela venait à recommencer. Chose qu'elle accepta bien rapidement d'ailleurs. C'était une brave petite. Elle avait traversé de bien vilaines choses mais, elle continuait à rester droite et stoïque. Dans certains moments, on aurait même pu la percevoir comme plus résistante que lui, un comble, n'est-ce pas ? Lui qui aurait du montrer l'exemple, lui qui aurait du faire l'étalage de cette sagesse acquise durant des siècles, lui qui se plaisait à se dire malin et rusé, dépassé en tout points par quelqu'un qui n'avait pas une vingtaine d'années. Une terrible remise en question, mais aussi un terrible retour à la réalité. C'était lui qui aurait du la soutenir, pas l'inverse. C'est lui qui aurait du lui remettre en place. En plus de perdre un futur membre de sa famille, la belle venait de perdre une figure paternelle, chose qui n'était pas une première et pourtant, elle continuait à se montrer forte, comme à son habitude. La honte pouvait se lire sur le visage de l'ancien, mais, rapidement, tout cela se mua en un sourire étonné, devant la sagacité des mots de Ted qui, étrangement, racontait quelque chose de sensé, loin des boutades qu'il avait l'habitude de lancer, chose qui laissa Isaiah bouche bée un bref instant, avant que la sonnerie ne retentisse, prévenant l'arrivée tant attendue des pizzas. Ce fut Pandora qui récupéra le tout avant de poser les cartons sur la table basse, tandis que Charlie parlait, tentant de remettre les choses en ordre, ne s'avançant que de plus en plus vers la grande annonce qu'elle devait faire. En attendant, le vieux loup se glissa discrètement jusqu'à la bouffe pour en tirer un bout et l'avaler goulûment dans un soupir d'extase, en profitant même pour gober un second bout le temps que Charlie et Joanne ne puisse finir de parler, exposant tout ce qu'elles avaient sur le cœur. Se frottant les mains avant de ses les essuyer négligemment sur son pantalon, le libraire prit la parole, après s'être légèrement raclé la gorge. « Joanne, mon amie. Je te l'ai déjà dit mais, je pense cette fois parler au nom de tous, nous sommes chanceux de t'avoir comme chamane. Au cours de ma longue vie, j'ai eu l'occasion de croiser bon nombre de personnes et, je peux t'assurer que ta sagesse et ton grand cœur surpasse l'écrasante majorité de ceux-ci. Tu es douce, tu as une grande patience et, malgré ton jeune âge, tu sais toujours trouver les bons mots pour aider, ou remettre sur le droit chemin quiconque est prêt à t'écouter. Grâce à toi, j'ai pu trouver une nouvelle voie, sur laquelle tu as su me guider. Tu m'as accordé ton temps, ton attention et ta confiance, alors que tu ne me connaissais que trop peu, pour cela, je ne te remercierai jamais assez. Aussi, je voudrais que tu saches que, si tu as besoin de parler de quoi que ce soit ou si, d'aventure, tu as besoin de conseil, ou encore d'un point de vue externe sur quoi que ce soit, je serai là. Nous serons là. Enfin, je déconseillerai tout de même, peut-être, de demander conseil à Ted et à Eddy. » Les regardant d'un air taquin, Isaiah se mit à rire doucement. « Dans tous les cas, je suis particulièrement heureux que tu nous rejoigne, j'espère que tu te sentiras au plus vite, chez toi, parmi nous. »

Vint alors l'annonce qu'il appréhendait le plus, celle de sa montée en grade. Notre homme n'était pas certain d'être le plus approprié à ce poste mais, une chose était certaine, il ferait tout pour s'en montrer digne. Charlie en profita aussi d'ailleurs pour lui rappeler que ce n'était en rien sa faute, ce qui lui tira brièvement une grimace. Cependant, la réaction spontanée de Katniss fit bien vite disparaître cette mélancolie, tant elle semblait heureuse de cette nomination. Il fut aussi question de savoir si quiconque s'opposait à ces deux promotions et, les deux confrères furent les premier à acquiescer, à leur manière, en levant leur verre, avant que la plus jeune de la meute ne donne aussi son avis, ce qui rassura à nouveau le vieux loup, tout souriant. « Je te remercie de ta confiance, jeune fille. Je vous remercie, d'ailleurs, tous pour cela. Pour être franc avec vous, j'ignore si je serai à la hauteur. Il est fort probable qu'il me faille un peu de temps pour rentrer totalement dans ces nouvelles fonctions mais, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour être un Bêta exemplaire. » Un petit soupir s'échappa de ses lèvres, regardant le sol un instant, avant que ses yeux ne se reportent sur l’assemblée, pour reprendre la parole. « J'aimerais aussi proposer mon aide, afin d'entraîner les troupes. Je ne l'ai probablement jamais dit ouvertement et, je n'ai peut-être jamais donné vraiment de détail à la meute, probablement par honte mais … J'ai passé ma vie à combattre, littéralement. J'ai passé une grande partie de mon existence à chercher les champs de bataille, ne me sentant vivre qu'au travers des conflits et, j'y ai survécu. J'ai aussi cherché de grands maître de chaque âge, pour apprendre à leur côté et, j'espère être capable de vous transmettre leur enseignement. Cependant, vous le savez probablement, je suis avant tout un expert dans le maniement des armes, archaïques. Cela ne vous servira probablement pas en toute situation mais, porter un couteau ou une matraque semble simple et, cela pourra très certainement vous sauver la mise dans bien des situations. Je me chargerai donc de vous apprendre comment vous servir de diverses armes, mais aussi et, surtout, à vous défendre contre elle. Pour le reste, je suppose que Charlie s'en occupera fort bien. J'ai rarement vu un de ses adversaires capable de la surpasser à mains nues, ça vous fera de bons entraînements. Qu'on se le dise, vous allez en prendre plein les dents. Malheureusement, étant donné la période que nous vivons, ces exercices seront obligatoire, même pour vous deux-là. » Mots qu'il finit par pointer de son index et de son majeur, les inséparables compères, en souriant chaleureusement. « Un peu d'exercice ne vous fera pas de mal. »

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¤ MEMBRE DEPUIS LE : 08/04/2018

Les gens font ce qu'ils peuvent. Comme ils peuvent. Pour soutenir leurs proches, et subvenir à leurs besoins. Pour se protéger aussi. Au fond, tu le sais bien. Mais la défection de Kenneth te blesse plus que tu ne peux décemment l'admettre. Tu n'en as pas vraiment le droit. Pas face à Charlie qui vient de perdre à la fois son enfant et son amant. Pas face à Katniss qui vient de perdre celui qui s'apparentait sans doute à un père de substitution. Sans doute que cet écart entre ce que tu ressens et leur légitimité est en grande partie responsable de ta chute. Ca, et ta propension naturelle à toujours avoir le sentiment que tu vas être ce fardeau que les autres se traînent... Jusqu'à ce qu'ils en aient marre et te laissent sur le bord de la route. Parce que c'est comme ça que ça se passe toujours, n'est-ce pas ? Mais si tu étais moins centré sur tes propres problèmes et défaillances, est-ce qu'il n'en serait pas autrement ? Tu baisses le regard aux accusations de celle que tu considères comme une soeur, conscient qu'elle a raison dans les grandes lignes et que t'as merdé en sombrant encore un peu plus. Conscient que tu n'es pas le seul à avoir besoin de soutien, mais pas certain d'être capable de l'apporter, même à ceux que tu aimes pourtant si fort. Parce qu'il n'y a pas vraiment d'autre mot, tu les aimes, tous autant qu'ils sont. Tu sais juste pas comment leur dire, et t'as toujours cette question latente dans ta tête : est-ce que t'as seulement le droit de ressentir ça ? Alors tu laisses d'autres parler de leur ressenti, à commencer par Cassiopée, et ça te rend pas vraiment plus fier de l'entendre évoquer son propre besoin de distance et ce qu'elle a vécu.

« Tu as raison petite sœur, on ne peut pas toutes et tous se reposer sur Charlie, on est une meute et on devrait agir comme telle, en s'entraidant tous les uns les autres. On a tous merdé individuellement sur le coup. Si tu me visait moi oui je m'en veut de ne pas avoir été là pour toi et maman, pour vous tous, mais je ne m'en veut pas tant que ça...parce que si je n'avais pas fait ça, si je n'avais pas été retrouvé l'autre partie de mes origines pour qu'on me secoue les puces je ne serais peut être plus là avec vous. En fait on ne merde pas, on est juste une meute qui n'a pas eu le temps de trouver ses marques comme il faut, une meute construite sur les ruines de tous les emmerdes qu'on a eu, des blessures que chacun d'entre nous n'a pas été foutu de refermer avant qu'une autre ne naisse. Il faut qu'on apprenne à s'aider les uns, les autres et aussi à parler quand ça ne va pas, briser la glace. D'ailleurs Katniss, Charlie je n'arreterais pas tout de suite de vous regarder comme si vous étiez en sucre, Joanne on ne se connait pas mais ça compte pour toi aussi. Parce qu'un deuil, la perte d'un enfant, d'un amour, de rêves, une agression ou même juste un coup de mou ça ne se soigne pas tout seul. Neal, pareil petit frère faut qu'on te foute des coups de pieds aux fesses pour que tu arrêtes de te rabaisser. »

La façon de le dire t'arrache un sourire, même si tu te sens toujours coupable, et qu'il faudra sans doute un petit moment pour que ça passe. C'est au tour d'Isaïah, tout aussi débraillé que toi ce soir, de prendre la parole, et tu l'écoutes presque religieusement.

« Que ce soit la plus jeune qui nous donne une leçon de vie, s'en est presque déprimant. Une chose est sûre, cependant, c'est qu'il s'agit bien de ta gamine. Je me dois de m'excuser, auprès de vous tous. J'étais là quand tout ça s'est produit, incapable de faire quoi que ce soit pour empêcher le désastre et, il semblerait que l'ignoble sentiment de culpabilité qui en a résulté ait fini par me ronger bien plus que je ne l'aurais cru. Pourtant, cette … Chose semble, effectivement, bien dérisoire en comparaison de ce que peut ressentir notre cheffe. Au cours de ma longue vie j'ai eu à traverser la perte d'enfants, moi aussi, mais pas de cette façon. Je n'ose même pas essayer de m'en souvenir et, je préfère ne pas essayer d'imaginer cette peine qui te traverse, mon amie. Voyez-vous, les semaines qui ont suivies, j'étais bien trop occupé pour réfléchir à tout ça, entre le travail à la librairie et de devoir sensiblement tenir les rennes de la meute, je n'avais le temps de rien. Cependant, une fois ma vie redevenue normale, je vous avouerai avoir eu un long moment de faiblesse qui se traduisit par ... Tout cela. Je n'ai pourtant pas droit à pareille réaction, ce n'est pas moi qui ait perdu un membre de la famille, même deux. J'aurais du, te soutenir au lieu de ça … J'aurais du vous soutenir vous. Peut-être n'est-ce qu'un détail, ou peut-être est-ce idiot comme raisonnement, mais je suis le plus ancien, dans un certain sens, je me dois de montrer l'exemple, chose que je n'ai pas su faire, alors, j'ose espérer que vous finirez par pardonner cet moment d'égarement. Dans tous les cas, ma chère Katniss, je te demanderais, s'il te plaît, de venir me coller ton poing dans le visage, si jamais tu me vois ainsi repartir dans de sombres travers. Il semblerait que tu sois bien plus apte à voir cela que moi.
- Promis, je ferais ça.
- Je crois qu’on devrait tous arrêter de se plaindre. Katniss à raison. Pour certains, nous sommes adultes et loups depuis des centaines d’années. On n'a pas l’droit de s’apitoyer comme ça. Charlie, tu sais que j’suis là pour toi. Je l’ai toujours été depuis qu’on s’connait. »

T'as de l'admiration pour tous les mâles de la meute, c'est évident. Ca se voit dans le regard que tu poses sur chacun d'eux. Même si ça te colle toujours cette impression poisseuse de pas être à la hauteur, y a cette mention dans les propos de Ted qui te dédouanent un peu : toi, t'es pas Loup depuis des siècles. Toi, tu viens de débarquer, avec toutes tes fêlures, au sein de cette meute. T'avais cruellement besoin d'une famille, t'es en train de la trouver. T'as besoin d'apprendre encore, énormément, mais ce qui reste en arrière-plan, c'est bel et bien que tu as le droit de faire des erreurs et de tomber, parce que t'es en apprentissage, que ça te met pas plus bas que terre pour autant. Seulement faut que t'arrêtes de le croire, et que tu te relèves quand tu trébuches. T'as même réussi à sourire, à la dernière intervention d'Isaïah. Tu doutes pas vraiment de la capacité de ta petite soeur à coller des poings dans la tronche des gens, sa tête en donne un aperçu.

« Mais tous se remettre en question et se mettre à broyer du noir ce soir n'est pas la solution. On peut réussir à s'épauler les uns les autres sans que l'un ou l'autre ne reste de côté, j'en suis certaine, mais je crois que si on est là ce soir c'est pour une autre raison, n'est ce pas maman ? Sinon tu nous aurait fait venir sur un ring non ? »

Ta grande soeur de coeur marque un point, et tu te tournes vers ton alpha. T'aurais aucune chance si c'était sur un ring que vous vous étiez donné rendez-vous, t'en es parfaitement conscient.

« Katniss, toi et moi, nous aurons une discussion quand tout ceci sera terminé… Parce qu’il va falloir qu’on parle du fait que tu es une femme et que t’es plus mon bébé. Je suis toujours fière de toi. Mais ce soir tout particulièrement. Tu es, de toutes les personnes ici présentes, la plus consciente et réaliste. Notre meute est en danger. Elle l’est parce que, plus que jamais les Vampires nous livrent une guerre. Jack Miller est mort. Si nous ne savons pas encore qui en est responsable, il ne fait aucun doute que les Vampires doivent être coupables. Une meute ne se construit pas sur des larmes et des personnes qui s’apitoient sur leur sort. Je ne veux pas des guerriers sanguinaires. Mais je veux une meute soudée. Une meute prête à se battre. Ainsi, je suis prête à entraîner chacun d’entre vous, pour que vous sachiez vous défendre face au danger. Mon deuil ne m’empêchera pas d’être votre Alpha. Mais je veux mener, guider, une meute qui a du cran. Une meute qui ne se laissera pas faire. Avec le décès de Jack, nous aurons certainement de nouveaux membres dans notre meute. Nous nous devons de les accueillir et de leur montrer que la meute du Centre n’est pas une meute stupide et larmoyante. »

L'ersatz de sourire qui pointait sur tes lèvres disparaît aussitôt. La culpabilité revient, encore et toujours. Toi tu fais pas vraiment mentir les détracteurs de votre meute, clairement. Suffit de voir comment t'as fini l'autre soir, n'est-ce pas ? C'est le moment que choisit Katniss pour venir près de toi, prendre ta main fébrile et poser la tête sur ton épaule. Et tu serres ses doigts dans les tiens, sans rien dire, parce que t'as autant besoin de la petite Louve qu'elle de toi, si ce n'est plus, visiblement.

« Pour que je puisse me reposer encore un peu, sans avoir peur pour vous, j’ai besoin d’avoir des personnes sur qui compter. Ainsi, Joanne, malgré le deuil, a accepté de rejoindre notre meute. Dès aujourd’hui, elle devient notre Chamane. Je ne te remercierais jamais assez pour ça et tu le sais. Ma meute est ta meute. Tes pouvoirs resteront puissants et tu pourras toujours compter sur nous. Nous te laisserons tout le temps nécessaire pour te relever, faire ton deuil… J’espère que vous serez tous d’accord avec ma décision. »

Tu hoches la tête, évidemment que t'es d'accord avec la décision de ton alpha. Déjà, parce que tu lui voues une confiance aveugle, et puis parce que Joanne a été là pendant les dernières lunes, et que t'as clairement eu besoin de son aide, qui a été plus que bienvenue. Mais tu sens bien que ça n'est pas terminé, et t'attends la suite, presque religieusement.

« Je … c’est difficile de passer après tout ça et encore une fois, merci Charlie pour ta confiance. Mon Alpha est mort. Jack est mort. Charlie n’exagère pas le danger. Le Centre, est pour le moment pas mal épargné, mais je pense que ça ne va pas durer. Vous devez avoir conscience que la guerre entre loups et Vampires est ouverte. Même si vous êtes pacifistes, vous devez être prêts. Si vous acceptez de m’avoir dans votre meute, j’aimerais pouvoir parler, individuellement, avec chacun d’entre vous. Apprendre à vous connaître réellement. Je sens vos loups, leurs énergies, leurs colères et leurs peines. Vous devez apprendre à évacuer ça, ne pas vous mentir, vous dire les choses. J’ai perdu mon Alpha parce qu’il est resté borné dans ses décisions… En réalité, j’ai perdu deux meutes à cause de ça… À cause des égos de chacun, des mensonges et des non-dits. Ne faites pas la même erreur. Parce qu’en plus d’un Alpha à perdre, vous perdrez une amie, une mère. Charlie est votre Chef, mais vous devez la protéger. Chacune de vos actions pourra retomber sur elle. Soyez soudés. Toujours. Ne vous cachez rien. Pour ma part, je ferai tout mon possible pour vous aider. Comme Charlie, j’ai juste besoin d’un peu de temps pour faire mon deuil. Mais je suis là pour vous, comme je l’ai été durant ces dernières semaines. »

T'as du mal à pas le prendre encore pour toi. Non dits et silences, c'est un peu ton quotidien. Et tu peux pas être plus reconnaissant envers la chamane qui reste là pour vous, malgré son propre deuil et sa propre souffrance. Et toi tu descends toujours plus bas ? T'en as tellement pas le droit !

« Je considère qu’une bonne meute est une meute avec un Alpha conscient de ses qualités, mais surtout de ses faiblesses. Je ne suis pas la personne la plus posée au monde et j’ai besoin de quelqu’un d’expérience pour m’aider et m’épauler, me seconder. C’est pourquoi, j’ai demandé à Isaiah de devenir mon Bêta.
- Oh trop cool.
- J’ai travaillé avec lui, pendant de nombreuses années, au sein de l’Alliance. L’image qu’il donne de lui aujourd’hui n’est pas la bonne, mais je ne peux t’en vouloir t’avoir été touché. Encore une fois, je le redis, j’ai perdu cet enfant par ma faute. Pas la tienne. Je suis responsable de mes actes. Pas toi. Personne ici n’a à s’en vouloir. »

C'est plus facile à dire qu'à faire, ça, tu le sais bien. Mais c'est un ordre de ton alpha, et t'as pas vraiment l'intention d'aller à son encontre. Même si ça signifie que tu vas devoir clairement lutter contre toi-même. Et puis le cri du coeur de ta soeur te fait sourire, et tu serres sa main dans la tienne, encore un peu.

« Et comme les choses se font avec votre accord, je veux savoir si quelqu’un est contre les rôles de Joanne et Isaiah ? Nouveau départ pour notre meute. Je nous veux solides et unis. Qui est d’accord pour ça ?
- Je suis carrément pour ce genre de décision. Joanne, elle a carrément trop la classe comme chamane. Et pour Isaiah... Bah clairement tu étais visé par ce que j'ai dit tout à l'heure mais ça n'empêche pas d'avoir confiance en toi et en tes capacités. En plus tu expliques super bien quand il s'agit d’entraînement. C'est un grand oui à cette décision aussi. »

T'as même pas réalisé vraiment l'arrivée des pizzas, jusqu'à ce que Pandora les pose sur la table, et tu lui adresses un petit sourire tandis que le nouveau bêta de la meute reprend la parole.

« Joanne, mon amie. Je te l'ai déjà dit mais, je pense cette fois parler au nom de tous, nous sommes chanceux de t'avoir comme chamane. Au cours de ma longue vie, j'ai eu l'occasion de croiser bon nombre de personnes et, je peux t'assurer que ta sagesse et ton grand cœur surpasse l'écrasante majorité de ceux-ci. Tu es douce, tu as une grande patience et, malgré ton jeune âge, tu sais toujours trouver les bons mots pour aider, ou remettre sur le droit chemin quiconque est prêt à t'écouter. Grâce à toi, j'ai pu trouver une nouvelle voie, sur laquelle tu as su me guider. Tu m'as accordé ton temps, ton attention et ta confiance, alors que tu ne me connaissais que trop peu, pour cela, je ne te remercierai jamais assez. Aussi, je voudrais que tu saches que, si tu as besoin de parler de quoi que ce soit ou si, d'aventure, tu as besoin de conseil, ou encore d'un point de vue externe sur quoi que ce soit, je serai là. Nous serons là. Enfin, je déconseillerai tout de même, peut-être, de demander conseil à Ted et à Eddy. Dans tous les cas, je suis particulièrement heureux que tu nous rejoigne, j'espère que tu te sentiras au plus vite, chez toi, parmi nous. »

A nouveau t'as écouté religieusement, t'as hoché la tête par moments, sourit à la boutade concernant les tenanciers du Moon Tavern. Et t'as tourné la tête vers Katniss quand le regard du vieux loup s'est posé sur elle, attendant la suite.

« Je te remercie de ta confiance, jeune fille. Je vous remercie, d'ailleurs, tous pour cela. Pour être franc avec vous, j'ignore si je serai à la hauteur. Il est fort probable qu'il me faille un peu de temps pour rentrer totalement dans ces nouvelles fonctions mais, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour être un Bêta exemplaire. »

Tu n'en doutes pas un instant. Tu ne doute ni de la capacité de Joanne à vous guider, ni de celle d'Isaïah à seconder Charlie comme il se doit, ni de celle de Katniss à le remettre à sa place s'il le faut et encore moins de celle de Charlie à se remettre de ses blessures et à mener votre meute. Le seul dont tu doutes, ici, c'est définitivement toi. Et t'as beau avoir entendu les propos de tous, intégré théoriquement l'idée qu'il faut que t'arrêtes de te démoraliser et te rabaisser en permanence - en grande partie parce que ta Louve résonne à ces mentions - t'as toutes les peines du monde à le mettre en pratique. Chassez le naturel... Alors tu sais que t'iras parler avec Joanne, comme elle le demande. Parce que tu ne peux pas rester plus longtemps comme ça, à t'isoler dans l'alcool et la came alors que t'as tous ces gens, ici, qui considèrent que t'as ta place. T'arrives pas bien à comprendre pourquoi, mais ta Louve y est pas étrangère, tu le sais bien. Et si tu te demandes parfois ce qu'il en serait, si elle n'avait pas choisi de se réincarner en toi, si parfois tu te dis qu'elle s'est un peu plantée de cible, et que t'es pas légitime dans ce rôle, tu peux pas nier que faire partie de la meute, grâce à elle, c'est un des rares trucs positifs dans ta vie. Alors va falloir te foutre des coups de pieds au cul, oui. Mais t'as bien le sentiment que tes frangines seront là pour ça.

« J'aimerais aussi proposer mon aide, afin d'entraîner les troupes. Je ne l'ai probablement jamais dit ouvertement et, je n'ai peut-être jamais donné vraiment de détail à la meute, probablement par honte mais … J'ai passé ma vie à combattre, littéralement. J'ai passé une grande partie de mon existence à chercher les champs de bataille, ne me sentant vivre qu'au travers des conflits et j'y ai survécu. J'ai aussi cherché de grands maître de chaque âge, pour apprendre à leur côté et, j'espère être capable de vous transmettre leur enseignement. Cependant, vous le savez probablement, je suis avant tout un expert dans le maniement des armes, archaïques. Cela ne vous servira probablement pas en toute situation mais porter un couteau ou une matraque semble simple et cela pourra très certainement vous sauver la mise dans bien des situations. Je me chargerai donc de vous apprendre comment vous servir de diverses armes, mais aussi, et surtout, à vous défendre contre elle. Pour le reste, je suppose que Charlie s'en occupera fort bien. J'ai rarement vu un de ses adversaires capable de la surpasser à mains nues, ça vous fera de bons entraînements. Qu'on se le dise, vous allez en prendre plein les dents. Malheureusement, étant donné la période que nous vivons, ces exercices seront obligatoires, même pour vous deux-là. »

Un instant, t'as cru qu'il parlait de Kat et toi, au vu de votre jeune âge de Loup, de votre inexpérience rendant clairement obligatoire l'apprentissage forcé au vu du contexte, mais la main du bêta a désigné les deux tenanciers de bar, en une boutade de plus.

« Un peu d'exercice ne vous fera pas de mal. »

T'as pas pu t'empêcher de rire, cette fois. Quelques instants, le temps de détendre l'atmosphère et tes propres tensions. Et puis t'as regardé un à un tous les loups de la meute.

« Je... »

T'hésites. Les premiers mots qui te viennent en tête sont des excuses, encore et toujours. Et cette propension à te mettre toi-même au ras des pâquerettes.

« Je suis sans doute le pire membre de cette meute. Je suis le moins expérimenté, et j'ai jamais été quelqu'un de fort, je sais que je l'ai déjà dit, mais ça reste vrai. »

Tu t'attends clairement à une réaction de Kat' tout près de toi, mais tu lui serres un peu la main que t'as toujours pas lâchée, comme pour lui demander silencieusement de te laisser finir.

« Je sais pas combien de temps il faudra pour que je sois plus ce boulet que vous vous traînez, pour que Cynan au fond de moi arrive à me transmettre un peu plus de ses capacités, de sa force et de son courage... Je sais pas si j'arriverai à être digne d'elle un jour. Mais je sais que je suis fier d'appartenir à ta meute Charlie, et que je saurais jamais trop vous remercier, tous, de m'avoir accueilli parmi vous malgré... malgré mes immenses failles. »

Et tu parles pas seulement de ton inexpérience, à l'évidence. Suffit de regarder l'état dans lequel t'es arrivé, après tout.

« Ca vaut pour la famille, le bar, pour Isaïah et pour toi aussi Joanne. Je peux qu'appuyer les décisions de mon alpha, comme tout le monde ici manifestement, et je sens la fierté de Cynan là. »

Tu désignes ton coeur de ta main libre, l'autre toujours nouée à celle de la petite Louve, tant qu'elle l'en retireras pas elle-même. Et tu souris, prêt à dire une bêtise à ton tour.

« Mais en même temps, y a une Louve en moi qui montre les crocs à l'idée de désobéir à son alpha alors j'ai pas trop le choix ! »

¤ MEMBRE DEPUIS LE : 13/01/2018

La Meute

5 janvier 2019 - Tous étaient d’accord. Chacun acceptait la présence de Joanne dans la meute et la place de Bêta pour Isaiah. Charlie savait que cette place était difficile à prendre, occupée auparavant pas un homme important pour Charlie, ses filles, la meute. Elle savait qu’Isaiah pouvait ne pas se sentir légitime, et pourtant… Il était l’un des plus vieux loups qui lui était donné de connaître. Un homme avec une expérience incroyable. Elle savait qu’il était à sa place. Il lui faudrait juste le temps de l’accepter. Et pour ça, il pouvait compter sur la meute qui acceptait ces changements sans broncher et sans se forcer. C’était la force de cette meute. Charlie avait l’impression de prendre les bonnes décisions pour eux, alors chacun acceptait naturellement les choses. Joanne était un choix logique. Jamais Charlie ne l’aurait laissé sans meute, sans attache. Après tout ce que la Sorcière avait fait pour la meute, il était logique qu’elle devienne leur Chamane suite à la mort de Jack. Et chacun semblait penser comme Charlie.

Le discours de Joanne était plein de force et de courage. Elle avait vu la chute de deux meutes et savait mieux que n’importe qui dans cet appartement, ce qui était bon ou mauvais pour la survie d’une meute. Parler, ne rien se cacher, semblait être primordiale pour la Chamane et Charlie appuyait cette manière de voir les choses. En tant qu’Alpha, elle sentait les choses, mais peut-être que certains, comme Neal, n’osaient pas lui parler directement, par peur, honte ou peu importe. Joanne était ouverte, disponible et pleins d’empathie, elle serait donc une bonne oreille pour écouter et conseiller les jeunes et les moins jeunes de la meute.

Katniss, comme les autres, approuvèrent donc les choix faits par Charlie. La plus jeune des louves surprenait de plus en plus sa mère. Elle qui avait vécu des moments tragiques semblait reprendre du poil de la bête. En tout cas, Charlie l’espérait. Elle semblait surtout avoir encore gagné en maturité et la mère voyait sa fille d’un œil différent. Quand s’était-elle mise à mûrir ainsi ? Qu’avait-elle loupé durant ces semaines d’absence où elle avait couru après un homme qui ne reviendrait pas ? Charlie fut sortie de ses pensées lorsque la voix d’Isaiah résonna pour prendre la parole, Charlie sentit immédiatement le changement chez lui. Etait-il capable de le sentir ? Elle ne doutait même pas, qu’à cet instant, ses yeux se teinteraient d’or s’il essayait. Il venait de devenir Bêta et prenait déjà son rôle au sérieux. Il commença par accueillir officiellement Joanne dans la meute, la remerciant pour tout ce qu’elle avait déjà fait pour eux. Et Charlie vit la Chamane touchée par les mots du Bêta. Et puis, continuant sur sa lancée, il proposa lui aussi d’entraîner les loups. L’Alpha n’en attendait pas moins de son Bêta. Il était un combattant redoutable et redouté. Il serait un bon professeur pour le maniement des armes. Charlie n’aurait alors qu’à compléter les entraînements au corps-à-corps, ce qu’elle affectionnait tout particulièrement. Et elle ne pu s’empêcher de sourire lorsqu’il vanta les capacités redoutables de son Alpha. Et Isaiah imposa sa volonté. D’une voix ferme mais posée. Il imposa les entraînements, prenant officiellement son rôle à cœur. Et le sourire de Charlie s’étira davantage, fière de cette meute qui était la sienne. Et puis, elle se mit à rire, quand elle vit la tête de Ted et Eddy, forcés eux aussi à s’entraîner. Charlie hocha la tête de bas en haut, confirmant les dires de son Bêta, au grand désarroi des deux loups qui se consolèrent dans la bière et la pizza.

Ce fut Neal qui prit ensuite la parole. Le loup n’était pas dans un bel état et Charlie remerciait les ancêtres que Cynan soit en lui pour le remonter un tant soit peu. Mais il allait réellement devoir se bouger, se motiver, se faire confiance, s’il ne voulait pas faire sombrer la meute avec lui. Alors, lorsqu’il eut terminé de parler, Charlie prit la parole à nouveau. Cynan a bien raison de montrer les crocs Neal. Un loup ne se réincarne jamais pour rien et choisi toujours là où il se réincarne. Prends ça comme une fierté et relève la tête. Cette meute est une famille. Personne ici n’a à juger l’autre. Personne n’est un boulet. Si quelqu’un tombe ou échoue, j’en serai personnellement responsable. Et je ne laisserai personne échouer. Et ça, c’était clair. Comme le dit Isaiah, les entraînement seront obligatoires. Nous sommes en guerre. Je verrais d’ailleurs avec la meute du Nord, de Nikolaj Keegan, pour des entraînements groupés. Vous devez apprendre à vous battre. Parce que les Vampires ne vous feront pas de cadeaux s’ils s’en prennent à vous. Et donc, Joanne, les entraînements sont valables pour toi aussi. Une fois par semaine minimum pour tout le monde. Isaiah les armes, moi le corps-à-corps. Ne m’épargnez pas, car je ne vous épargnerai pas. Pas même vous les filles, dit-elle en regardant ses trois filles, l’une après l’autre. Car même Pandora devrait apprendre à se battre.

Bon … Si vous voulez bien… Charlie s’approcha d’Isaiah pour lui faire face. Ses yeux se mirent à briller du rouge de l’Alpha. Et la louve, dominante, appelait le loup, le Bêta. Un souffle de magie semblait se lever dans la pièce, enveloppant la meute. Isaiah, acceptes-tu d’être mon Bêta ? dit-elle en souriant, observée par la meute. Cela fit rire Ted et d’autres, la demande sonnant presque comme une demande en mariage. Et sous les yeux de tous, le regard du Bêta se mit à briller, d’une couleur or. Quelques images revinrent en mémoire de Charlie qui chercha à les chasser rapidement. Images d’elle et Kenneth, qui lui brisèrent un peu plus le cœur. Nul doute qu’après ça, il lui faudrait sortir prendre l’air.

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¤ MEMBRE DEPUIS LE : 21/10/2017

Nouveau départ

TELL ME SOMETHIN' GIRL. ARE YOU HAPPY IN THIS MODERN WORLD? OR DO YOU NEED MORE? IS THERE SOMETHIN' ELSE YOU’RE SEARCHIN' FOR?

Cette meute était spéciale, familiale. Joanne s’y sentait bien depuis qu’elle connaissait chacun des membres. Et, même si la peine rongeait son cœur, elle se sentait bien dans cet appartement, entourée par des loups qui acceptaient sa présence au sein de leur meute. Elle était touchée la belle, c’était évident. Touchée par cet amour qu’elle sentait entre les loups, l’amour qu’ils avaient pour leur Alpha. Elle était touchée, par les émotions de chacun. Car si elle n’était pas capable de lire les pensées, elle ressentait les animaux cachés en chacun d’eux… Et tous avaient des plaies à faire cicatriser, plus profondes pour certains d’entre eux. Le discours de Joanne fut le bienvenu, écouté, respecté. Ses mots étaient sincères, toujours. Elle voulait que chacun se rende compte qu’une bonne meute était une meute soudée. Que les non-dits devaient être évités. Les Ancêtres avaient révélé des choses à la Chamane, au sujet de Jack, de la meute, et elle avait compris que bien des choses avaient été cachées, bâclées ou pas assez prises au sérieux. Jack n’était pas mort pour rien. Il était mort parce que bloqué dans ses convictions, dans ses habitudes, comme d’autres avant lui. Mort parce qu’il n’avait pas voulu apprendre à sa meute à se défendre ; parce qu’il ne voulait pas de représailles. Charlie et Isaiah avaient raison : la meute devait apprendre à se défendre. Tous devaient savoir se battre sous forme humaine autant que sous forme animale. Joanne elle-même devait savoir le faire. Alors oui, elle acceptait volontiers chaque décision prise par son Alpha et son Bêta. Parce que, la meute l’ignorait, mais Joanne était traquée par un Vampire qui serait tué quelque temps plus tard. Alors sa vie serait certainement plus posée. Mais en attendant, elle était une sorte de danger ambulant, avec une grosse flèche rouge au-dessus de la tête pour dire qu’elle était là. C’était hors de question pour elle de mettre sa meute en danger. Alors, elle comptait régler ses problèmes le plus rapidement possible.

Ses pensées se perdirent quelque peu et la belle repris ses esprits lorsque Pandora lui proposa une part de pizza, qu’elle accepta volontiers. Les deux Sorcières deviendraient certainement amies avec le temps. Mais là n’était pas le sujet. Isaiah, Charlie, Katniss, Neal, prirent la parole. Chacun s’exprimait et les cœurs semblaient s’alléger doucement. Puis vint le moment attendu, celui où Isaiah devint officiellement le Bêta de la meute. Les yeux rouges de l’Alpha appelèrent les yeux, or, du Bêta. Joanne sentit la magie s’engouffrer dans la pièce, entre les deux loups dominants… En elle aussi. Elle sentit la magie de la meute s’enrouler autour d’elle, faisant d’elle officiellement la Chamane en même temps qu’Isaiah devint Bêta. Alors, les esprits se montrèrent et Joanne pu voir Nayla, dans un coin de la pièce. Cela resterait secret pour le moment. La Chamane en parlerait à son Alpha une fois en tête-à-tête. En attendant, la meute prenait une nouvelle forme. Sorte de chaises musicales. À l’autre bout du pays, Kenneth avait certainement dû sentir les dernières traces de Bêta en lui qui s’échappaient. Le lien était définitivement rompu.

Quand le côté officiel fut terminé, Joanne alla remercier Charlie, une nouvelle fois, voyant ensuite son Alpha sortir prendre l’air. Ce fut vers Isaiah qu’elle alla alors, l’enlaçant avec tendresse.

Merci pour tes mots. En plus d’être un bon employé et un ami, tu es un bon Bêta. Ne doute pas de toi d’accord ? Tu as déjà prouvé tout ça lorsque Charlie s’est absenté. Tu sais faire. Je risque d’avoir besoin de toi, je pense, dans les semaines à venir… Je pense déménager du Sud et me rapprocher à nouveau du Centre, de la meute, de la librairie. Ce sera plus simple. Tourner une page, en ouvrir une autre.

Un coup d’œil à Neal et Joanne s’excusa auprès de son Bêta pour rejoindre le jeune loup, un sourire aux lèvres.

Eh, comment vas-tu ? J’aimerais bien qu’on puisse se voir tous les deux, dans les jours à venir. Tu pourrais venir chez moi, on boira un thé. Je crois qu’on a des choses à se dire. J’aimerais bien t’aider à aller mieux, Neal. Pour toi et pour la meute.

Bien évidemment, elle ne pouvait pas le forcer. Mais regarder un loup dépérir n’était pas dans ses habitudes. D’autant plus que cela pouvait nuire à la meute toute entière.

Joanne feat. la meute
codage Lilie

¤ MEMBRE DEPUIS LE : 08/04/2018

T'as pas vraiment le sentiment de pouvoir t'élever contre les décisions qui sont prises, mais en même temps, t'en as aucune envie. T'es triste des départs de Decima et Kenneth, à l'évidence, mais ça te viendrait pas à l'idée d'empêcher qui que ce soit de les remplacer. Parce que t'as beau être un loup novice, t'es conscient, presque intuitivement, que les rôles de chamane et de bêta sont indispensables. Puis t'as bien vu comme c'était nécessaire à ta survie, aussi. T'appréciais l'ancienne chamane qu'a été près de toi dès ta deuxième lune, et tu voyais l'ancien bêta comme un père, tu peux pas le nier. Mais t'as bien ressenti le soutien et la présence de Joanne lors des dernières lunes, et Isaïah... Isaïah a tout de la figure paternelle que tu recherches sans vraiment oser l'avouer. Pas ouvertement en tout cas. Même si au fond, personne est sans doute vraiment dupe. Certainement pas Cynan au fond de toi.

Mais est-ce que tu serais capable de dire tout ça ? Tout ce que tu ressens, ce que t'as sur le coeur, ce qui te ronge de l'intérieur ? La question reste posée, t'es pas sûr de pouvoir y répondre sans te mentir à toi-même. Alors ne rien cacher à la meute, quand tu te caches des choses à toi-même, comme tu peux faire ça, toi ? Puis il y a tes rechutes, et la honte, la culpabilité, qui les accompagnent. T'as tellement ce sentiment collant de pas être digne, ni de cette meute, ni de la Louve au fond de toi, ni de la petite Louve dont tu décroches plus ta main de la sienne. Tu sais bien que t'as peur de la perdre, celle dont tu te sens si proche, de par vos inexpériences lupines et vos goûts en général. T'as peur, aussi, qu'elle en ait ras-le-bol, un jour, de te traîner derrière elle, quand tu la vois si forte et volontaire, si franche qu'elle a pas hésité à remettre tout le monde à sa place. Elle est la fille de sa mère, tu le vois bien. Et l'admiration que tu voues à l'alpha depuis toujours se transmet sans peine à sa progéniture.

Tu restes quand même un peu perplexe quant à la notion d'entraînement. T'es pas certain du tout de réussir à devenir un bon Loup, et de savoir vous défendre correctement un jour. Concernant à Katniss qu'a déjà commencé à s'entraîner, elle, de ce que t'as pu voir... Mais t'as pas besoin de voir les yeux d'or de ton nouveau bêta pour ressentir la voix d'un commandant et tu sens l'approbation de ta Louve au fond de toi.

- Cynan a bien raison de montrer les crocs Neal. Un loup ne se réincarne jamais pour rien et choisit toujours là où il se réincarne.

Elle te l'a déjà dit, tu le sais bien. Dès le premier jour, même. Quand t'as débarqué, l'air d'un junkie en manque, dans son bar pas encore officiellement ouvert, après ta première lune, dont t'avais même plus de souvenir. Et t'imagines bien qu'elles ont raison, ton alpha et celle qui l'a été par le passé, mais t'arrives toujours pas à comprendre pourquoi, tu vois vraiment pas ce qui peut faire de toi un Loup digne de ce nom.

- Prends ça comme une fierté et relève la tête.

Si seulement t'en étais capable ! Mais il te faut déjà monopoliser toute ton énergie, à cet instant, pour pas te ratatiner dans ton coin, honteux...

- Cette meute est une famille. Personne ici n’a à juger l’autre. Personne n’est un boulet.

Ca aussi, tu voudrais bien le croire, mais quand tu regardes chacun des membres présents, tu peux pas t'empêcher de penser le contraire. Sincèrement, tu vois que des caractères forts, des gens pleins de ressources... et toi t'es pas capable de passer un mois, parfois même pas une semaine, sans sombrer...

- Si quelqu’un tombe ou échoue, j’en serai personnellement responsable. Et je ne laisserai personne échouer.

Mais est-ce que c'est pas déjà ton cas ? T'es tellement loin derrière tout le monde, que ce soit en matière de self-defense, en expérience de lunes, en affirmation de soi... Tout ce qui pourrait servir à la meute, t'es à la traîne, tu le sais bien. Et même en t'entraînant, même avec tous les efforts du monde que t'es, sincèrement, honnêtement, prêt à faire pour eux, tu vois vraiment pas comment tu pourrais égaler un jour n'importe lequel d'entre eux. Même avec la présence de Cynan en toi.

- Comme le dit Isaiah, les entraînement seront obligatoires. Nous sommes en guerre. Je verrais d’ailleurs avec la meute du Nord, de Nikolaj Keegan, pour des entraînements groupés. Vous devez apprendre à vous battre. Parce que les Vampires ne vous feront pas de cadeaux s’ils s’en prennent à vous. Et donc, Joanne, les entraînements sont valables pour toi aussi. Une fois par semaine minimum pour tout le monde. Isaiah les armes, moi le corps-à-corps. Ne m’épargnez pas, car je ne vous épargnerai pas. Pas même vous les filles.

Tu flippes tellement ! Tu flippes parce que tu sais que tu seras pas à la hauteur. Que tu vas jamais être capable de te battre correctement, et t'es déjà pas fier de savoir que ça va être visible pour toute la meute en entraînement, mais c'est pire encore de t'imaginer face à Keegan et les siens. Une comédie grotesque de Loup, voilà ce que t'es... Et tu t'attends clairement à être la risée de ceux du nord en prime. Mais tes pensées sont balayées par l'aura de magie qui enveloppe soudain la pièce et que tu ressens jusqu'au bout de tes orteils. Charlie appelle officiellement son Bêta, et tu ressens parfaitement le lien qui se crée, se modifie, presque tangible et pourtant invisible.

Bon … Si vous voulez bien… Isaiah, acceptes-tu d’être mon Bêta ?

Une demande en mariage. L'image de Kenneth se superpose un instant dans ton esprit à celle d'Isaïah et tu sens les larmes picoter tes yeux. T'as perdu l'image d'un père, mais ton alpha, cette femme que t'admires tellement, a perdu son amant, le père de son enfant, presque en même temps que le bébé qui grandissait en elle. Et tu te lamentes toujours, et tu t'en veux d'être aussi faible. T'es beaucoup trop émotif, ça frise le ridicule, et pour ça aussi, t'as pas fini de présenter des excuses. Sérieusement, comment pourrait-on te prendre au sérieux ?

Un frisson te parcourt l'échine, tu sens ta Louve émue à son tour, sans que tu saches pourquoi. Peut-être par cette affection qu'elle a eu et a toujours au fond de toi, pour Charlie ? Tu serais bien en peine de le dire, mais sans t'en rendre compte, tu serres un peu plus la main de Katniss dans la tienne, sans mot dire. Les uns et les autres ont repris des conversations que tu n'écoutes pas, le regard rivé vers l'endroit où la mère de famille est sortie prendre l'air. T'es inquiet, mais t'as tout autant peur de la déranger si elle a besoin d'un moment de solitude, et tu bouges toujours pas. Jusqu'à ce que Joanne te rejoigne et t'as ce stupide mouvement de recul, comme tu sens qu'elle ne vient pas vraiment vers toi de façon anodine.

- Eh, comment vas-tu ?

Ton premier réflexe serait de fuir, de dire que tu vas bien et de minimiser ton état mais... elle ne serait pas dupe, tu le sais bien. Et puis c'est contraire à tout ce qui vient de se dire, n'est-ce pas ? Alors tu passes une main nerveuse dans tes cheveux comme elle reprend la parole : après tout, elle n'a pas vraiment besoin de ta réponse à sa question, tout se voit à ton état, n'est-ce pas ?

- J’aimerais bien qu’on puisse se voir tous les deux, dans les jours à venir. Tu pourrais venir chez moi, on boira un thé. Je crois qu’on a des choses à se dire. J’aimerais bien t’aider à aller mieux, Neal. Pour toi et pour la meute.

T'as envie de pleurer, et comme chaque fois que tes émotions prennent des proportions sans commune mesure avec celles des autres, t'as l'impression d'être le maillon faible. Mais tu hoches la tête. Parce que c'est pas que de toi qu'il s'agit, mais de la meute aussi. De Charlie, de Katniss, Cassiopée et Pandora. De Cara et tous ceux du bar. Tous ceux qui t'ont accueilli alors que t'étais paumé, au bord du gouffre, et qui t'ont presque porté à bout de bras pour pas que tu chutes.

- Je sais pas trop quoi te dire, Joanne, mais... oui... oui je viendrai. Demain même, si tu veux.

La gueule de bois sera passée. Et tu promets de retoucher à aucune came d'ici là.

Sujet: Re: Nouveau départ - ft la Meute du Centre

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